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Profeffeur en Hiftoire 8c Belles-Lettres à Strafbourg, de l’A cadémie
des Infcriptions & B e lle s -L e ttre s , a donné les Inf-
trustions néceflaires concernant l ’A lface . Celles de la Flan-
dre-Françoife viennent de M. l’Abbé" M u tte , Doyen de l’E -
g life de Cambray , grand Phyikien.
L a France fe divife ordinairement en vingt-quatre Provinces
8c fix pays co n q u is , dont on parcourera les richefles
n a tu re lle s , à l’exception des V ég é tau x marins 8c terreftres,
des Oifeaux , des Quad rup èdes, des Reptiles , des Infe&es
& des eaux minérales : cès dernières regardent particulièrement
la Médecine & l’hilloire Naturelle générale.
Quoique la F ran ce , pour l’abondance des M é ta u x , doive
le céd era la Saxe , à la B ohème , à la H on g r ie , à la S u è d e , 8c
aux autres pays renommés pour les mines > elle n’eft pas cependant
fi dépourvue de M é ta u x , qu’elle n’en offre dans plu-
fieurs de fes Provinces : elle abonde furtout enF e rj& les mines
d ’Iftu r ie , dans le R oyaume de Navarre , quelques autres dans
l ’A uvergne & dans différentes Provinces , montrent encore
de l’O r dans leurs entrailles. A l'égard des autres Foffiles en
tout g en re , rien n’eft fi riche que la France.
L’ I S L E D E F R A N C E »
Où.font le Beauvoijis, le Valois, le Hurepoix, le Chinois, le Man-
tois, la Brie en partie, le Comté de Sentis, ¿rie Vexin François.
L E s environs de Paris font remplis de coquillages foffiles, 8c cette grande V ille en renferme même dans fon enceinte.
Quelques Auteurs veulent que Paris, ainfi que Vien n e en
A u t r ic h e , foient toutes bâties de co q u ille s , parce que les
pierres de. leurs bâtimens en font remplies.
Dans les foûterrains de l’H ô te l Royal de l’Obfervatoire ,
on voit plufieurs roches de congélations & de ftalaétites, formées
par les eaux qui diftillent de la voûte.
A u Fauxbourg S. G ermain , dans un canton appellé la vallée
de Tiff art,les fouilles des puits & les fondations des maifons
découvrent des P e ign es, des T e llin e s , des V i s , des B u cc ins,
des Huîtres 8c autres coquilles, la plûpart mutilées ou rompues.
On a tiré en creufant le puits du bâtiment de l ’E co le militaire
, plufieurs pierres blanches , des Turbinites devenus
cailloux , des Buccins , des Echinites agatifés , Terebra-
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tu la , vel çoncha rarior anomia vertice rojirato , que l’ufagç
autorife de rendre en François par le coq & la poule, ou des poulettes.
L e même puits a fourni à plus de foixante pieds de
profondeur des pyrites , des pierres allez grandes , du bois
noirci comme du cha rb on , & des petites coquilles moulées
dans des parties fulphureufes, & de la fauffe glaife.
A u Château de B içê tre , on trouve des pelures d’o ignons,
des H u ître s , Boucardês, B u c c in s , T e llin e s , Vis & Sabots
renfermés dans des pierres.
Dans le Village de Vaugirard près Paris, les mêmes Foffiles
paroiflent dans les fablonnières, mais un peu mutilés >
on peut y ajouter les Peignes & le Corail foffile.
t U n autre V illa g e nommé I f fy , offre dans fes carrières dif-
férens Foifiles, principalement des Huîtres, des Buccins, des
V i s , des S abo ts, des O fté o co le s , des Cornes d’Ammon 5 ces
coteaux de fable font fitués entre les lits de pierre , formant
une roche apparente d’o ù , fans fou iller , on tire quantité
de ces Foffiles..
Dans la plaine de Palaifeau , à 4 lieues de Paris, les Cames
&: les Tellines imprimés fur des cailloux 8c fur des morceaux
de grès , fe voyent affez fouvent.
Sur le chemin qui va du Cou y en t des Pippus à V in cen -
n e s , on apperçoit dans une fablonnière de petits cailloux
jaunâtres, avec des ramifications n oires, très-délicates.
L a montagne dite de Montmartre, eft toute remplie dans
fes carrières à plâtre,Qe^Gyps, de Pierres fpéçulaires 8c autres
Foffiles.
Celles de S. M a u r , Vineennes, les C h a r treu x , fourniffent
les mêmes Fo ffile s , 8c des pierres qui font moitié pigrr.es
moitié cailloux.
L e s eaux minérales de Paffy, près Paris, donnent dans leurs
terres fablon neu fes, la Pierre fpé cu la ire , des Pyrites , des
Echinites , quelquefois des Bélemnites, des Turbinites bien
confervêes , de feize pouces de lo n g u eu r , des G lo ifo p è tre s ,
& quelques Madrépores. On y vo it auffi des pierres tendres
, repréfentant des feuilles d’ozier-fauls , perficaires, v a -
rec ou fucus , 8c autres plantes inconnues ; ces pierres font;
mêlées dp petites coquilles n acrée s, qui font voir les trois.
Règnes dans la même pierre. L e s coquilles des trois claffes ,,
des univalves, bivalves & multivalves s’y voyent prefqug tout
e s , telles que desLepas chambrés & à cabauchons,des Den