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tre : elles forment de petites pyramides exagones ou à 6 pans
irréguliers, d’une couleur violette très-nette & très-brillante
5 c ’eft ce qui forme la troifième Z on e. O n apperçoit dans
un endroit une cavité qui montre une partie ferrugineufe ,
ce qui a interrompu la couche des Améthyftes. C e tte matrice
c il certainement orientale > mais il s’en trouve de pareille
dans la B oh èm e , dans la Saxe & dans toute l’Allemagne.
A u chiffre io . celle de la T opa ze eft une roche un peu
platte de nature talqüeufe , toute femée de brillans dorés ,
comme l’Amochryfos > fa couche eft rougeâtre, gren ue , chargée
de parties de Topazes amoncelées, & qui ont allez de relief
pour être parfaitement diftinguées : cette matrice yient de
Schflekenftein en A llem a gn e , ôc ne préfente rien de v i f ni de
’brillant dans fa couleur jaune. Ces Pierres , quoiqu’elles n’approchent
pas de l’excellence des Orientales & de celles du
B r é fil, ne laiffent pas d’être belles , lorfqu’elles font taillées
on les appelle des Topazes de Bohème.
p i e r r e s On divife les Pierres criftallines en deux articles j le pre-
c r i s t a l l i - mier préfente les D iaphanes ou tranfparentes , le fécond offre
NES' les demi-tranfparentes.
LESTRANs- Les Pierres criftallines diaphanes ou tranfparentes font
p a r e n t e s . jes „ [us b elles : on les dit formées par lames régulières , fuc-
icr. Article. eefiJvemenc pofées Si rangées autour de leur A x e j ce qui fait
qu’on peut fuivre le fil d’un Diamant, tant pour le tailler
que pour le féparer. Comme ces Pierres ont leurs parties
plus ferrées que les Opaques , elles font auffi plus dures &
plus pefantes : tels font le D iam an t, le Rubis , le Saphir, la
T o p a z e , l ’Améthyfte , l’Hyacinthe , 1’Emeraude , le G re n a t,
la V e rm e ille , le B é ril, l’A igue-marine , la Chryfolite , le Pé-
r id o t , le Ch ry foprafe , l’Iris , le Criftal de roche , les Cailloux
tranfparens 8c criftallifés. .
l e d ia - L e Diamant eft la plus belle & la plus dure de toutes les
m a n t . Pierres; c ’eft la feule qui réfifte au feu le plus vio len t; elle
eonferve fon poids & fa figure , lorfqu’elle eft rnife dans un
creufet fermé hermétiquement j elle perd feulement fon poli.
Avant d’être taillé , le Diamant s’appelle b ru t , & il a diver-
xities fabula* formes j la plus ordinaire eft celle d’un dé à jouer , qui
eft. feroit allongé par les aeux extrémités, & émauffé dans fes
juncherus, huit pointes. Un Auteur [a) traite de fable la dureté du Dia-
chcmiæ™/»m. mant : en e f fe t , on le fend en deux' tables , ce qu’on appelle
; cliver, pour en faire des ro fe s j on le broie encore dans un
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mortier de f e r , en frappant fur un pilon pour le réduire en
poudre.
L a plûpârt des Diamans font tranfparens dans leur état
de bruts , & d’une couleur le plus fouvent jaunâtre ou verdâtre
, cauféepar ce que les Diamentaires appellent la croûte,
qui difparoît a la taille s fouvent cette croûte obfcurcit tellement
leur tranfparence , qu’elle empêche de connoître dé
quelle eau ils deviendront.
Les Diamans font naturellement blancs -, ceux dont l’eati
eft ^a, P^us blanche avec une grande netteté f font les plus
eftimés , & ils font plus durs que les colorés j ce qui devient
infenfible à la taille. On voit des Diamans bleus , verds ,
couleur de rofe , jaunes , noirs , citrons & d’autres couleurs
manquées , qui font plus recherchés & plus rares que les
blancs.
L e Jargon qui eft très-jaune , eft bien moins dur que le
vrai D iam an t, avec lequel plufieurs le confondent.
Les D iamans, après la ta ille , s’appellent différemment : on
les nomme Diamans en table , ou Pierre épaiffe, Pierre foi-
b le , Rofe , Brillant.
L e Diamant en table forme ordinairement un quarré long
peu épais , Se dont les deux fuperficies fupérieure Se inférieure
font unies Se p la tte s , réunies dans les quatre côtés par
des talus nommés bifeaux.
L a Pierre épaiflè qui a de la hauteur ou de l’enfoncement,
n’eft prefque plus en u fa g e , non plus que la Pierre foible.
L a première eft exactement de la forme d’un dé à jouer ,
auquel on auroit coupé les deux pointes oppofées : l’une
à moitié emportée préfente le deflus, appelle table > l ’autre
tres-peu coupée eft le delfous , nommé culalle. Quelquefois
la Pierre épaiiTe dans fa partie inférieure a la forme d’un cône
tronqué.
L a Pierre foible eft comme la partie fupérieure de la Pierre
epaifle qu’on auroit fciée par fon feuilletis > enforte que la
partie inférieure de la Pierre foible eft toute platte.
La Rofe , dont la façon eft moins ancienne, eft de même
platte dans toute l’étendue de fon deftous ; fa partie fupé-
rieure préfente un cône taillé par un double rang de facettes
régu lières, qui fe terminent en une pointe au haut du
cône.
L e Brillant eft formé de deux figures con iq u e s , dont _on a
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