
En étudiant les étranges anomalies qui distinguent les baleines
des cachalots et ceux-ci des dauphins, il est parvenu à conjecturer
les motifs de leurs métamorphoses, à expliquer le
plan que la nature paraît avoir suivie dans le passage des
uns aux autres, et à en faire l’application au prototype que nous
considérons comme le chef-d’oeuvre de la création. Ces idées
se rattachant au principe des causes finales combattues par le
plus éloquent desnaturalistes, semblent donner au moins une
solution des phénomènes qui nous occupent. L ’auteur se plaisait
à ces sortes de contemplations. Il y trouvait un grand motif
de vénération pour la cause première de tout ce qui existe ;
et s’il faut les compter au nombre des illusions, au moins ces
illusions livrèrent son âme à des impressions consolantes.
Nous présentons ces contemplations à la suite des observations
anatomiques, celles-ci devant servir d’introduction et
préparer nos lecteurs à la solution du problème dont il devait
connaître les données.
La planche LUI représente la figure d’un homme avec lesi
contours de la tète d’une baleine, d’un cachalot et d’un dauphin.
Nous lâcherons de prouver que les métamorphoses de/
mâchoires dépendent de la différente configuration des fosse
nasales, et que la forme du crâne se modifie d’après la situ?
tion du trou occipital.
Soit A G B CD (fig. i ) le crâne d’un homme, DgrMla fa/,
dans ce cas les condyles de l’occiput se trouveront dan/la
direction du centre de gravité en A.
Nous indiquons les sutures coronale et occipito-pariétle,
par les lignes CH , B G.
La suture écailleuse dutemporal étant représentée pari E,
le parallélogramme F G exprimera le temporal. Les pariétaux
seront indiqués par le quadrilatère CE. Tel est à peu près
l’état des choses dans l’homme.
Transportons maintenant le trou occipital en arrière de A
en a.
Faisons a b égal à A B , le point le plus élevé de la suture
lambdoïde avancera vers le frontal ÇD L .
Prenant au-dessus de l’orbite en D , une ligne oblique D c
égale à H C , le sommet de la suture coronale sera transporté
en arrière : prolongeant ensuite cD jusqu’en d , et faisant passer
c R par F, les lignes c D, c R , comprendront D L qui dans
l’homme donne la mesuré du plafond des orbites. Par ce
nouvel état de choses le frontal CD L F C sera changé en c D
d R F c et le plafond de l’orbite se trouvera en d q R. Mais l’occipital
étant représenté par a B 5ƒ E , ces parties se couperont
en e f. Il en résulte que la surface quadrangulaire des pariétaux
F C BE , changera en triangulaire F e j~E et qu’ils diminueront
à mesure que l’inclinaison des lignes F e , E b augmentera.
Mais comme , dans les cétacés sans exception , les orbites
descendent jusqu’à la hauteur des articulations de lamâchoire
(c’est-à-dire de D L jusqu’en d R), le frontal s’écartera sensiblement
des temporaux, et les os de la pommette, devant
faire la connexion des os maxillaires avec les temporaux, s’allongeront
à mesure que les orbites seront relativement plus
antérieures: ne pouvant d’ailleurs se joindre à l’apophyse
post-orbitaire du frontal, à cause de l’écartement des orbites,
les os de la pommette s’allongent et deviennent cylindriques
dans les cétacés : cependant cette longueur peut être