
d’aplaties, souvent les pointes sont mutilées et rompues par
force.
Les auteurs qui étaient le mieux à portée de nous instruire
sur toutes cés particularités , ont négligé d’ en parler à
l’article des différentes espèces qu’ils ont décrites. Müller(i)
a gardé le silence sur le nombre et la forme des dents.
Fabricius (2) porte le nombre des dents du mctcracé-
p hale à quarante-six, en ajoutant qu’elles sont recourbées:
celles du rnicrops, dit il, sont plus effilées quoique également
recourbées , le nombre n’excède pas quarante-
quatre; il observe ensuite que les dents du catadon ont
le sommet aplati. Sibbald (3) n’attribue que quarante-
deux dents au macrocéphale ; Pennant a représenté les
différentes configurations de ces dents ( à la pl. VII du
vol. III de la Zoologie britannique), sans indiquer les
espèces.
Les observations de Fabricius confirment notre opinion
sur l’espèce de cachalot représentée à la pl. XVIII. Le
plus grand nombre de ces dents, en corrélation avec la
structure du crâne, ne laisse aucun doute à ce sujet.
Il paraît, d’après ces définitions , que les mâchoires du
cachalot qui précédemment faisaient partie du Musée de
Bruxelles , et se trouvent actuellement dans mon cabinet,
sont de l’espèce catodon, un cachalot à dents plates de
(1) Dans la Zoologie du Danemarck.
(2) Dans sa Fauna Groenlandica. Le sujet dont il parle semble avoir été plu*
jeune que celui de Paris, puisque ce dernier avait six dents de plus,
(3) Dans sa Phalainographia nova,
Brisson ; le troisième, échoué sur les côtes de la nord
Hollande, en 1781, paraît avoir été un Trumpo. Quoiqu’il
en soit, on ne saurait douter que l’âge des individus et
des variétés accidentelles n’exercent une grande influence
sur le nombre et la forme des dents. Ces caractères néanmoins
méritent d’être soigneusement étudiés, afin de les
comparer avec d’autres non moins importans.
Bloch (1) a cru reconnaître des véritables molaires dans
quelques cachalots, mais tout porte à croire qu’il s’est
laissé induire en erreur par la forme émoussée des dents
postérieures dans les vieux sujets. Nous en possédons de
pareilles dont la couronne est' usée horizontalement par
la mastication; dans d’autres elle est brisée transversalement,
ce qui leur donne quelque ressemblance avec dés molaires.
Mais on sait d’ailleurs que , dans les cétacés , il n’y a pas
de molaires, à moins qu’on ne veuille donner ce nom aux
dents qui occupent le dernier rang dans les mandibules;
distinction qui ne leur convient pas plus que le nom
d’incisives, ou de canines, aux dents qui se trouvent proches
de la réunion de leurs branches (2).
La considération du nombre et de la structure des dents
nous engage à revenir sur l’examen des opinions différentes
, touchant la présence des dents dans les mâchoires
supérieures. Fabricius, comme nous l’avons remarqué, a
(1) Dans l’ouvrage de René Castel, que nous avons cité, t. I X , p. 5o et 5i .
(2) Cette distinction pourrait avoir lieu dans quelques espèces de dauphins , les
seuls des célacés qùi ont de petites dents dans les os incisifs ; mais elles ne diffèrent
des autres dents que par un moindre volume.