
que par les proportions du volume : la forme du crâne, celle
des os de la face, la structure des dents, leur emplacement
dans les seules mâchoires, inférieures; l’ouverture impaire
des fosses nasales, la structure dilférente des vertèbres cervicales,
sont autant d’anomalies qui ne permettent pas de les
confondre dans un genre identique.
Le narwal se rattache au genre des dauphins par la grande
analogie des os du crâne et de la face. Sa forme extérieure
et la structure du squelette sont très-différentes de celles des
baleines et du cachalot. Ses dents, ne pouvant saisir ou broyer
les alimens, sont au plus capables de blesser sa proie, ou de
le défendre de ses ennemis.
Les dauphins, que les naturalistes ont toujours considérés-
comme une quatrième famille, se distinguent par leurs dimensions
, par le prolongement des mâchoires, le nombre et
la forme des dents. Il est à présumer que les espèces en sont
très-nombreuses.
C H A P I T R E I L
Sur la Classification des Cétacés.
L a navigation des Grecs et des Romains se bornant de préférence
au cabotage de la Méditerranée, paraît avoir été
dirigée plutôt vers le Midi et le long des côtes de l’Océan,
que vers les régions arctiques (i). Il ne faut donc pas s’éton(
i) Nous n’ignorons pas que les Phéniciens et les Carthaginois ont pénétré(i) *1
jusque sur les côtes de la Norwège , sous le 66' degré de latitude. Les rapports de
ner que les baleines, répandues sous les hautes latitudes,
aient échappé à leur connaissance. En effet, 011 ne saurait
concilier avec lés observations des modernes ce qu’Aristote
rapporte au sujet des baleines. Il paraît hors de doute que le
père de l’histoire naturelle n’a vu que des cachalots ; et cette
opinion se change presque en certitude lorsque l’on considère
que ces grands cétacés échouent fréquemment dans la Méditerranée,
et qu’Aristote ne fait mention que d’un seul évent.
Le monstre qu’il appelle M ysticetus, pour avoir les mâchoires
garnies de soies, que les modernes ont cru reconnaître
dans la baleine franche, semble dénoter un très-gros
poisson, étranger à la classe des mammifères (1). Les raisons
que le célèbre traducteur de l’histoire naturelle dés animaux
rapporte à ce sujet, sont du plus grand poids (2). L’exactitude
qu’on admire d’ailleurs dans la description des objets
Strabon et de Mêla ne laissent aucun doute sur ce sujet, et M. Schôning en a parle
dans le tome IX des Mémoires de l’Académie des sciences de Copenhague. Cependant
M. L. de Bucli paraît avoir prouvé très-plausiblémént que la Tküté des anciens
doit avoir été située en Norwège, et qu’on ne peut reconnaître l’Islande
dans cette description. Voyez L. de Bu ch, Reise durch Norwegefvund Lctppland,
tome I , page 293.
(1) Histoire des animaux, liv. III, c. XÎI. M. Du V al a traduit par
musciilus.
(2) Voyez les notes sur l’Histoire des animaux d’Aristote par M. Camus, à l’article
du mysticetus, page 5/{o.
iV. B. Je pense, au contraire, que le mysticetus, dont Aristote a très-bien indiqué
le caractère par les soies qu’il a dans la bouche , est une des petites baleines
de la Méditerranée, telles que le rorqual. Les fanons des baleines s’effilent par le bas,
en espèces de soies. C’est le même animal que Pline a désigné sous le nom de mus-
culus • mais , avec son défaut ordinaire d’exactitude, il lui donne aüssides soies à
la langue : c’est une erreur de Pline qui ne change point la nature des choses. Cuv.