
prendra les dauphins à mâchoires supérieures édentées,
dont les mâchoires inférieures sont armées de deux dents.
La troisième division comprendra les tribus nombreuses
de dauphins, ayant des dents aux deux mâchoires. Le nombre
de leurs dents, leurs caractères extérieurs et leurs dimensions
respectives serviront à les classifier. Tels sont l’orque,
les dauphins vulgaires et les marsouins.
Ces caractères et d’autres, que fourniront l’étude des
fonctions intérieures et la connaissance du squelette , suffiront
pour établir de justes limites entre les nombreuses
variétés du genre dauphin. Nous en décrirons quelques
particularités fondées sur la comparaison des crânes et
des squelettes que M. Camper a eu l’occasion d’examiner.
C H A P I T R E I I .
Sur la première fam ille des Dauphins, ou les JYaripals.
T je narwal est un des cétacés sur lequel nous manquons
absolument d’observations anatomiques. La vitesse de ses
mouvemens paraît en rendre l’approche difficile , peut-
être aussi la qualité et la moindre quantité de son lard
en font négliger la poursuite. Quoi qu’il en soit , le narwal
est moins connu que les baleines ou le cachalot.
Les naturalistes et les voyageurs, en parlant du narwal
assurent de commun accord qu’il fréquente les mers polaires
depuis le 6oe. jusqu’au y 5«. degré. Les parages occidentaux
du Groenland, et surtout le détroit de Davis en
présentent le plus grand nombre : ils se répandent cependant
aussi du coté oriental, de sorte qu’il en échoue quelquefois
sur les côtes de l’Islande ; mais nous ne connaissons
pas d’exemple qu’il en soit échoué sous les climats tempérés.
Olaus Wormius (i) nous a donné quelques particularités
sur le narwal, mais le séjour de Fabricius en Groenland
(2) l’a mis à portée de nous en donner de plus
amples informations. On voit, dans cet auteur que presque
tous les naturalistes ont consulté , combien d’avantages les
Groenlandais tirent de la chair, des intestins , des tendons
et des dents de ce cétacé.
Bartholin (3) dans l’histoire de la licorne, Steller (4) et
d’autres écrivains ont puisé dans les sources que nous venons
d’indiquer et dans Anderson.
L ’auteur éloquent de l’histoire des cétacés a nouvellement
enrichi la description du narwal du tableau des moeurs
et des habitudes de ces mammifères : le narwal y est dépeint
comme un animal féroce, sans cesse en combat avec
les baleines, et avide de leur sang (5); mais cette assertion
ne paraît s’appuyer d’aucune preuve; elle se trouve en
contradiction avec l’impuissance des moyens nécessaires
(1) Dans le Museum Wormianum , Amsterdam, i633, chap. i 3.
(2) Voyez la Faune du Groenland, pages 29— 32.
(3) Bartkolinus, de unicornuy Amsterdam, 1678, chap. XIII. C’est une compilation
de Wormius.
(4) Voyez la description de quelques animaux marins, publiée à Halle en 1753.
(5) Hist, des Cétacés par le comte de Lacépède, p. 144*