
monter les obstacles qui les environnent dans les mers encombrées
de glaces, ainsi que d’autres causes physiques,
n’aient influé sur la forme extérieure, sur les dimensions de
la tête, autant que sur les proportions du corps. Les os de la
face surtout, subissent d’étranges métamorphoses dans les
diverses espèces; et l’on n’observe pas moins de variété dans
la nature, la forme et le développement des organes de nutrition;
car la capacité du crâne restant à peu près la même,
dans les grandes comme dans les petites espèces, on voit
tantôt les mâchoires supérieures courbées en arc de cercle,
et garnies de fanons longs de plusieurs mètres; quelquefois
ce sont des défenses d’une longueur extraordinaire, incapables
de saisir les objets. Soüvent les mâchoires sont édentées,
ou bien armées d’une simple ou double rangée de dents.
La forme du museau dépend de la modification des os
maxillaires et de l’ouverture qui en résulte pour l’angle facial,
mais surtout de l’influence qu’elles exercent sur la disposition
respective des fosses nasales. Ces dernières, devant
communiquer avec l’atmosphère, sont ouvertes à différentes
distances de l’os frontal et des yeux.
Les cétacés, dont la tête et le thorax ont beaucoup d’épaisseur,
éprouvent aussi beaucoup de résistance dans les
eaux, et sont moins agiles que les espèces à museau aplati et
rétréci, dont le corps, en même temps plus mince et plus allongé
, a plus de sillage : aussi les premiers ne bougent pas
d’entre quelques parallèles ; leur dos n’est pas garni de cette
fausse nageoire en guise de semelle, dont ne peuvent se
passer les espèces errantes dans les mers fortement agitées
par les courans.
Nous avons déjà observé le défaut de rapports qui caractérise
les différentes familles des cétacés ; nous ajoutons
qu’en effet les baleines ne ressemblent aux cachalots que par
les organes de locomotion; il manque, pour en faire le rapprochement,
cette union de caractère qui subsiste dans les
ordres des ruminans ou des carnassiers. On peut en dire
autant des dauphins, car, à proprement parler, ils ne se rattachent
à aucun des genres dont nous venons de faire mention.
Une autre observation non moins importante, surtout à
l’égard des espèces colossales, c’est la restriction des variétés
qui composent les genres. Recueillant en effet ee que les
naturalistes ont publié de positif sur la diversité des baleines,
il paraît que les nuances en sont peu. diversifiées. Les cachalots,
presque solitaires, semblent ne comprendre q u ’ u n très-
petit nombre d’espèces. Nous ne connaissons que deux ou
trois variétés de narwal. Les dauphins seuls participent de la
nature des animaux de moindre taille. On a reconnu déjà
une grande multiplicité d’espèces différentes, et il paraît que
le nombre s’ accroîtra à mesure qu’on aura soin de les mieux
observer.
Nous assignons aux baleines le premier rang dans la classe
des cétacés. Leur fosse nasale, terminée par une double ouverture,
est plus analogue, dans sa structure, au nez des
quadrupèdes. Leurs vertèbres cervicales sont flexibles, et
séparées les unes des autres ; les différentes régions de la
colonne vertébrale semblent mieux prononcées, et ces caractères
leur donnent une plus grande conformité avec les
mammifères du premier ordre.
Les cachalots n’ont de ressemblance avec les premières
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