
singulièrement accrédité l’affirmative, en assurant qu’il se
trouve des petites dents fort inclinées au fond des gencives
de la mâchoire supérieure; qu’elles correspondent
avec celles des mandibules inférieures, mais que leurs
couronnes ne sont pas visibles à l’extérieur, sans en déterminer
le nombre ; il ajoute à ces détails d’autres particularités.
M.Le Coz ( i ) , dans la description des cachalots échoués
sur les côtes de la Bretagne, a donné un nouveau poids
à cette assertion : on est cependant embarrassé de concilier
les contradictions qui régnent dans son récit; car , après
avoir affirmé que les cachalots n’avaient point de dents
dans les mâchoires supérieures , il dit néanmoins en
avoir observé dans quelques individus, ajoutant qu’elles
étaient fort petites, blanches et plates ; et à la fin de sa
description il affirme qu’elles perçaient les gencives de
la longueur d’un pouce et demi : cela n’est pas conséquent.
Sibbald (2) , d’ailleurs fort exact dans plusieurs articles,
n’en fait aucune mention , et le plus grand nombre d’auteurs
, qui ont traité l’histoire des cachalots, n’en parlent
pas. Il faut en conclure que le fait n’a jamais été bien
approfondi, qu’il est plus que douteux et même très-improbable.
Résumons : dans les différens crânes de cachalots que nous
avons observés il n’y avait point d’alvéoles , ni de gouttière
(1) Lettre sur trente-deux cachalots échoués en 1784 ? insérée dans le Mercure
de France. Les mêmes particularités sont répétées dans l’Histtoire des Cétacés du
comte de Lacépède, qui les a empruntées de Fabricius.
<•2) Dans la Phalainalogia noua, que nous ayons citée plusieurs fois.
pour ces prétendues dents supérieures ; quand nous considérons
d’ailleurs qu’aucun des auteurs n’en a donné la
figure ou déterminé le nombre ; qu’on n’en montre point
dans les musées , et que les dents des mandibules inférieures
ne présentent pas ces facettes que devrait produire le
détritus des dents correspondantes, on a bien des raisons
pour en révoquer l’authenticité.
Ajoutons à ces considérations que les mâchoires infé-r
rieures , si prodigieusement resserrées, ne.s’adaptent pas aux
bords alvéolaires des mâchoires supérieures, et quelles
s’appliquent très-près de la suture médiane des os maxillaires,
et l’on aura de fortes raisons pour n’en pas admettre
l’existence.
L ’oreille des cétacés ayant particulièrement occupé M.
Camper, il n’a rien négligé pour en étudier le siège et
la structure intérieure. L ’un et l’autre n’étant pas assez
connus, il en communiqua les détails dans les Mémoires
de la société de Haarlem de l’année 1765(1). Nous avons
consulté ces mémoires pour la description de cet organe,
cependant nous nous sommes bornés à présenter en raccourci
les principales variétés qui le distinguent de l’oreille
des baleines , puisque l’explication des planches en fournit
tous les détails.
Le siège du rocher représenté sur la pl. X X , est
plus amplement expliqué dans la description de la seconde
figure de la pl. X XII. On voit que dans le cachalot ,
(1) Voyez la partie III du volume XI de ces Mémoires, écrits en hollandais