
comme dans les cétacés à fanons , le rocher est suspendu
contre la voûte des os temporaux et de l’occipital ; que
cet organe est soutenu, dans sa partie inférieure , à l’aide
d’une apophyse, ou bride osseuse. L ’auteur n’a rien né-
gligé pour indiquer le sillon du méat auditif, et le passage
du nerf fa c ia l et maxillaire supérieur.
Le volume de la caisse et du labyrinthe, comparé
à celui des parties correspondantes de la baleine, est
moins développé. Ces organes mêmes sont conformés
d’une autre manière (1); ils occupent moins de longueur
et sont resserrés dans un moindre espace. On pourrait en
conclure que les cachalots ont l’oreille moins délicate
et qu’ils ne perçoivent pas les sons d’aussi loin , à ’moins
que dans la structure des canaux demi-circulaires et du
limaçon la nature ait compensé la moindre sensibilité que
nous supposons dans la caisse.
Malheureusement, comme nous l’avons expliqué au sujet
de la baleine , l’auteur se trompa en niant l’existence des
canaux demi-circulaires , dont la finesse échappa à ses
recherches ; nous regrettons à juste titre que son ouvrage
laisse incomplète la description d’une partie si intéressante
du système sensitif des cétacés dont l’analogie
aurait dû faire supposer un appareil d’organes semblable
à celui de tous les mammifères.
Mais ce defaut est compensé en partie par l’exactitude
scrupuleuse avec laquelle M. Camper a représenté la
caisse avec le labyrinthe, les osselets de l’ouïe, leur con-
(i) V o y e z la pl. IX.
nexion réciproque, et la structure du limaçon ; quatre
planches ne laissent rien à désirer pour la connaissance
de ces organes.
L ’étude de ces parties et leur comparaison avec celles
de la baleine , fit présumer à l’auteur que l’ouïe de ces
dernières pouvait être plus délicate à cause du plus grand
développement de la caisse et des osselets de l’oreille.
L ’examen du limaçon est fait avec un soin particulier;
la structure en est poursuivie jusqu’aux moindres détails.
Nous nous contenterons d’en rapporter ici les particularités
suivantes.
Les loges sont séparées par une cloison osseuse con- '
tinue ; la spirale, faisant un peu plus de deux tours, ne
s’élève que très-peu sur son axe. Les fibrilles du nerf
acoustique pénètrent dans le limaçon par de petits trous
marqués sur les figures 3 et 4 fie la pl- XXVII.
Le marteau étant soudé à la caisse, comme nous l’avons
observé dans les baleines.,, il semble en résulter que
les grands cétacés éprouvent les vibrations de l’air moins
distinctement que l’homme : pour communiquer ces vibrations
au limaçon , il ne reste que l’étrier et l’enclume;
mais ce défaut de sensibilité dans la structure du marteau
peut être compensé par le développement de la caisse :
en effet les cétacés ne jouissent pas seuls de cette prérogative
, les phoques et les lamantins en sont doués de-
même que tous les mammifères dont l’oreille exige une
grande perfection : mais surtout ceux qui, étant destitués
de pavillon extérieur, ont besoin de renforcer le son par
des organes intérieurs. Cette explication ingénieuse qu’on