
donne, par sa grande étendue, beaucoup de surface à l’attache
des muscles nécessaires au mouvement de la langue (1).
Le thyroïde descend fort bas entre les artères carotides.
C H A P I T R E Y I .
Sur T Ostéologie du crâne des Haleines.
L a forme insolite du crâne des cétacés en rend l’étude“
fort embarrassante. En effet, la forme et l’assemblage des os,
qui le composent, a quelque chose de si bizarre, surtout
dans les baleines et les cachalots, qu’au premier abord on
a de la peine à se représenter que ce vaste appareil, ait pu
constituer la tête d’un mammifère.
M. Camper s’est occupé le premier à démontrer ses rapports
avec le crâne de l’homme. Incité par son exemple,
l’illustre continuateur de Buffon a enrichi l’histoire naturelle
des cétacés de la représentation des crânes décharnés de
quelques espèces ; mais on regrette de ne pas y trouver
l’explication des parties, ou l’indication des analogies qui
(i) Il est à présumer que, dans la baleine, le mouvement de la langue contribue
puissamment à la respiration , et que ses fonctions augmentent, dans les cétacés ,
à mesure que le nombre des véritables côtes diminue. Cuvier et Geoffroi de Saint-
Hilaire , en décrivant le mécanisme de la respiration dans les batraciens et dans
les poissons, ont prouvé que le défaut de côtes sternales exige une plus grande
complication dans les organes du goût et de la déglutition.
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CÉTACÉS. 5 g
rattachent les géans des mers au type fondamental des espèces
terrestres (i).
La charpente osseuse de la tête , dans les grands cétacés
à fanons et dans les cachalots, paraît, au premier abord, se
soustraire à toutes les analogies. Pour s’y reconnaître, il faut
avoir déterminé le siège des organes sensitifs, étudier la jonction
des os dans lesjeunessujets avant que les sutures n’aient
été oblitérées, et l’on trouvera à peu près le même nombre
d’os qui constituent la tête des mammifères terrestres. Ayant
de plus égard aux fonctions que doivent remplir les mammifères
constamment plongés dans un fluide plus pes ant que
l’atmosphère, à la pression de ce fluide dans les profondeurs
de l’océan, à sa résistance, et à la qualité des alimens destinés
à nourrir les genres divers qui composent la classe dont nous
parlons , on expliquera ces anomalies.
Car, il est évident que les mâchoires ont acquis un développement
relatif à la qualité des alimens, et que leur structure
répond aux moyens de les saisir; que, pour que la boîte
du cerveau pût résister à la pression des eaux , au choc des
corps extérieurs (auquel les baleines franches surtout sont
exposées ), la nature a dû multiplier les ressources pour défendre
l’organe central des sensations.
C’est pourquoi la fosse cérébelleuse n’occupe pas le centre
ni le sommet de la tête. Le fr o n ta l est doublé dans sa partie
antérieure par un immense bouclier que forme le proion-
(i) Voyez le crâne du baleinoptère rorqual, pl. 6 , page 128; pl. g , fig. ie t2 ;
pl. i i , fig. i et 2;pl. 14, p. 252; et pl. 1 6 ,p. 3oo.