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Cette famille est composée de tous les genres qu’on avait
coutume de séparer dans les classifications, même les plus
récentes. Nous envisageons comme congénères les narwals,
les oudres, les dauphins vulgaires et les marsouins, quelle
que soit la différence relative de leur taille.
La propriété d’avoir ces longues dents, paires ou impaires,
n’est pas le seul caractère qui serve à distinguer le narwal
des autres sous-genres ; il en diffère encore par 1 e J a d e s du
crâne et par la structure des mâchoires inférieures, qui sont
constamment édentées. Pour distinguer les oudres, les dio-
dons, les gladiateurs, les dauphins vulgaires et les mar->
souins, on établira autant d ’espèces et de variétés qu’il
existe d’anomalies dans la grandeur relative du corps, dans
la forme extérieure, dans le nombre des dents et le proion-
gement du museau.
D’après cet exposé, les cétacés nommés édentés par les
naturalistes que nous avons cités, composeront exclusive^
ment l’ordre des cétacés à fanons. Les caractères extérieurs,
tels que les nageoires dorsales, le nombre, la position
et le développement relatif des bosses, les rides sur la région
abdominale, la proportion et le nombre des fanons, combinés
avec d’autres caractères, basés sur la structure intérieure ,
établiront autant d’espèces qu’on observera de diversités
dans ces propriétés accessoires.
Notre second ordre comprendra dans sa première division
les genres cinquième,sixième et septième de M. de Lacépède;
ils seront classés d’après les caractères extérieurs, la structure
des dents et du squelette.
La seconde division sera composée des genres quatrième,
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CÉTACÉS. 20
huitième et neuvième, rangés pareillement, d’après les caractères
mentionnés.
Nous observons, à l’article des dauphins, que l’existence
du hyperoodon, décrit par cet écrivain illustre, d’après Anderson,
Gmelin et Pennant, nous paraît douteuse : elle ne
s’accorde pas avec le texte des auteurs en question, et moins
encore avec l’uniformité des phénomènes de la nature. Nous
nous en sommes convaincus par la lecture d’Anderson (i) et
de Pennant (2). Aussi la définition tirée de Gmelin est exactement
la même que l’auteur a rapportée à l’article du dauphin
orque (3). Au reste, la propriété d’avoir des dents palatines
n’a été observée que dans la classe des reptiles et des
poissons. Une aberration de cette nature, dans un mammifère,
présenterait une disparate dont nous ne connaissons
pas d’exemple dans l’ordre de la création. Les cétacés étant
de véritables mammifères, ressemblent aux animaux des
ordres supérieurs autant par l’analogie de l’appareil masticatoire,
que par la conformité des systèmes de la respiration
et de la génération (4)-
(1) L^édition hollandaise , publiée à Amsterdam on 1756., avec les annotations
de M. Horrebovr, ne fait aucune mention de ces particularités à l ’article du
P u t s k e p pàge 190^ ni dans aucun autre.
(2) Le cétacé nommé beàked whale par Pennant, dans la Zoologie britannique,
est certainement la baleine museau pointu.
(3) Gmelin n’en dit rien au sujet de Vorca, p. 281.
- (4) L ’animal dont il est ici question, l’hyperoodon de M. de Lacépède, a été
décrit dans le Journal de Physique de 1789, par un officier marinier nommé
Baussardy qui lui a transporté le nom de bots-kops , lequel appartient à l’oudre,
et lui attribue des dents dans le palais, par où il a voulu dire sans doute des tubercules
, des aspérités cornées adhérentes à la peau du palais. C’est d’ailleurs en effet
la baleine à bec de Pennant, le dauphin à deux dents de liunter, etc. Voyez mon
Règne animal, 1.1 , p. 280. Cüv. A