
C HA P I T R E VI L.
. Sur I’osteologie d’un Baleinoptère Gibbar, Physalus
de Linné.
L e squelette assez mal conservé de ee baleinoptère est suspendu
dans une salle de l'hôtel de ville de Bremen. Attaché à
une hauteur considérable du plancher, il n’a pas été possible
d’en tirer un dessin plus correct.
Le baleinoptère en question échoua en i66gdans leWeser;
sa longueur était d’environ vingt pieds (à peu près 6 mètres
a centimètres}, de sorte qu’il était fort jeune. La distance, depuis
l’extrémité du museau jusqu’à l’oeil, était de cinqpiedsou
156centimètres. Depuis l’oeil jusqu’aux condyles de l’occiput,
un pied ou 32 centimètres. Les proportions de la tête n’excèdent
pas un quatrième (i).
La première figure de notre pî. X I représente le crâne dans
sa partie inférieure. Il est défiguré par l’ignorance de celui qui
plaça les mâchoires inférieures dans les fosses orbitaires. On a
commis une faute non moins grossière en renversant les man(
i) On conserve dans la même salle le tableau de ce baleinoptère avec les dimensions
et quelques, détails. La longueur des nageoires pectorales était de trois»
pieds; la largeur de la nageoire caudale, de neuf. Hasæus, dans son livre sur le
Léviathan de Job et la Haleine de Jonas f en a donné la figure très-mal gravée- T
page 8, pL III»
dibules, de sorte que celle du côté droit se trouve du côté
gauche (1).
En comparant la structure des parties du crâne du gibbar
avec celle de la baleine franche , on voit les fosses temporales
plus développées. Les fosses glénoïdes sont plus amples et terminées
par un rebord du côté postérieur ; la courbure des
mâchoires supérieures est plus ouverte; les fanons en conséquence
étaient relativement plus courts. Les apophyses co-
ronoïdes sont très-manifestes et saillantes ; aussi les muscles
temporaux, et les masséters , sont implantés à de plus grandes
distances du centrede mouvement ; le pharinxest plus ouvert.
La calotte du crâne forme une voûte plus ouverte ; l’occipital
supérieur ne recouvre pas les pariétaux, comme dans
les baleines franches. lien résulte pour l’économie , pour les
habitudes et le choix de nourriture du gibbar, des change-
mens très-importans car ne pouvant séjourner dans les
mers couvertes de glaces, les gibbars sont dispersés sous des
latitudes moins élevées, en revanche ils sont en état de saisir
une proie plus substantielle, et leurs mouvemens sont plus
lestes. ,
Les baleinoptères gibbars ne vivent pas en société et leur
domaine commence où se termine celui des baleines. Depuis
le cercle polaire jusque sous l’équateur ils vivent avec
(i)M. Albers a donné la figure entière de ce squelette, avec la mâchoire inférieure
replacée comme elle doit l’être, dans sés Icônes ad illustrandam anatomen compara
tam. Leips. , 181.8, pl. Ire ) mais il a constaté, d’après- la .peinture qui a
été conservée avec le squelette, que celui-ci appartient au baloena boops9 et non
au physalus. ( Guy . )