
o b s e r v a t io n s an a tom iq u es
Les os du palais sont peu développés : les fosses glénoïdes,
obliquement creusées dans les os temporaux, et munies de
bords saillans, donnent à l’articulation des mâchoires beaucoup
de solidité. Nous renvoyons à l’explication des planches
les renseignemens des détails sur le méat auditif, la suture
basilaire, et les trous des nerfs.
La boite cérébrale est très-petite : elle se trouve indiquée
sur le profil de la planche X V I I , en y, A , S, ç. Son peu d’étendue,
comparée au développement de la face, indique les
organes du goût et de l’odorat très-parfaits (i), mais en même
temps des facultés intérieures bornées, et un degré de férocité
auquel les baleines probablement ne participent pas. Les
armes offensives dans les mandibules, et le genre de nourriture,
viennent à l’appui de cette assertion.
Bien que les mâchoires inférieures soient trèsmuvertes entre
les condyles, cependant elles ont les branches réunies vers la
cinquième dent. La grande surface des symphises en- raffermit
la solidité plus que dans aucun autre genre de cétacés; mais
cette symphise ne paraît jamais se souder.
L ’ouverture du canal dentaire est extrêmement -ample ,
surtout à l’endroit de l’insertion des muscles temporaux et
des mas.seters. Le fa ciè s de cette partie a beaucoup d’analogie
avec celui des mâchoires du gavial , et on a lieu de
croire que la capacité de cet énorme canal dentaire sert à
(i) Il est fort douteux que l’organe de l’odorat soit très-parfait chez les cétacés,
à cause du passage continuel de l’eau par les narines. Il y a même des anatomistes
qui pensent que ce sens leur manque entièrement. L’extrême petitesse des ganglions
et des nerfs olfactifs des dauphins prouve au moins que chez eux l’odorat
est à peu près nul.
d’autres fonctions encore qu’à défendre le nerf maxillaire
inférieur et les vaisseaux nécessaires à la nutrition des organes
masticatoires.
La mâchoire de la pl., X X V I I appartient âu ûiàcrocé-
phale , pl. XVIII. Elle- a été dessinée, en 1786 , par M. de
Sève : c’est> la même que M. de Lacépède a fait représenter
pl. II fig. 2 ,. et dont les dimensions! sont rapportées à-la
page 169. Mais la forme des dents a été un peu négligée.
Cette mâchoire ressemble à celles de ma collection pour la
forme des branches, mais elle en diffère cependant par le
nombre des dents. Le macroce'phale, dans le musée rOyaf
de France , a vingt-six dents de chaque côté de ses mandibules,
tandis que lés autres n’en avaient que vingt et uüe.
L e tissu des dents est compacte comme celui de toutes-
les dents des cétacés du second ordre ; leur partie moyenne
contient des grains ronds à couches concentriques ; au reste
là substance osseuse est homogène et fort dure. La partie
inférieure n’a-point de cavité, mais on y voit une fissure
très-étroite pour l’entrée dès nerfs.-
L ’émail est très-épais; il recouvre même les racines- des
dents , et semble envelopper leur substance osseuse plutôt
que de se souder à elle. Cette substance osseuse se présente
à.nu vers le sommet, et laisse apercevoir un défaut de contiguïté,
qu’il est facile de suivre juSqu?aux extrémités de la
racine, surtout en examinant la structure des coupes longitudinales.
La forme des dents semble varier plus encore que le
nombre ; on en trouve en cône presque droit et pointu ;
d’autres sont recourbées et mousses ; il y en a de rondes et