
Treize vertèbres composent le thorax : elles ne diffèrent
pas de celles du dauphin cité. Les sept premières n’ont point
d’apophyses obliques antérieures.
Les vertèbres lombaires sont au nombre de seize ; nous
appelons de ce nom toutes celles qui se trouvent entre le
thorax et les osselets du pelvis.
Les vertèbres sacrées, ou coccygiennes, sont au nombre
de vingt-quatre : elles sont toutes munies d’apophyses supérieures
et inférieures : les dix premières de cette région ont
des apophyses transverses qui s’oblitèrent dans les suivantes.
Toutes ces vertèbres prises ensemble font un total de soixante
comme Tyson l’avait observé (i).
Les apophyses supérieures des vertèbres lombaires sont
toutes inclinées vers la tête : elles sont aussi plus allongées
que celles du thorax : les apophyses obliques ou articulaires
sont portées beaucoup au-dessus de la partie annulaire, et
donnent par ce mécanisme une grande stabilité au d o s ,
surtout dans la région lombaire.
Les osselets du bassin, uniquement destinés à l’attache
des muscles et des ligamens pour les parties sexuelles , ne diffèrent
pas sensiblement dans le mâle et la femelle. Ils avaient
dans le mâle adulte la longueur d’environ douze centimètres
et demi, et occupaient la distance comprise entre les onzième
et seizième vertèbres des lombes.
Cette grande prolongation de la région abdominale , qui
surpasse trois fois les proportions correspondantes dans
(i) Anatomy of a Porpess. M. Cuvier porte le nombre des vertèbres à soixante-
six dans le marsouin comme dans le dauphin , vol. I , pl. CLYXII.
l’homnie, l’ouverture du bassin, ou pour mieux dire l’absence
d’une ceinture osseuse, analogue à celle des mammifères
terrestres, accorde au foetus des cétacés un très-grand
développement : en effet, les deux marsouins nouvellement
nés, dont l’un est représenté pl. LU, étaient déjà parvenus à
la moitié des dimensions de l’adulte: comme les cétacés du
premier ordre, les cachalots et les dauphins sont, quant à
la structure du bassin , tous conformés sur le même modèle,
on a lieu de croire que les jeunes baleinaux et les petits cachalots
sont presque des colosses avant de naître.
Nous terminons ici les observations anatomiques sur les
cétacés pour autant que nous les avons recueillies dans les
manuscrits de M. Camper. Il ne m’a pas été possible de me
procurer la description du marsouin, publiée dans le septième
cahier de la ménagerie royale par Maréchal. Nous aurions pu
remplir des lacunes qu’il aurait été d’un grand intérêt de
compléter.
C H A P I T R E IX .
Sur la Structure du Crâne des diverses fam illes de Cétacés,
\ considérée dans ses rapports avec celle du crâne de
\ ï Homme.
Les diversités qui caractérisent la structure du crâne dans
lj cétacés de diverses familles ne pouvaient manquer de
fipp.er l’esprit de M. Camper, et de lui suggérer l’idée d’en
f»e la comparaison avec la structure du crâne de l’homme.