
édenté. Les preuves de cette assertion seront développées
dans la troisième partie (i).
Les cachalots vivent par troupes dans les mers septentrionales,
mais ils se répandent volontiers sous des latitudes
moins élevées des deux côtés de l’équateur. Les parages
du Groenland, de Davis, la mer Glaciale, l’Océan, là Méditerranée,
les parages de l’Afrique, et, suivant toute apparence,
les mers voisines du pôle antarctique en sont peuplés (2)..
La structure du mufle , l’évent placé à son extrémité,
n’ étant que faiblement défendus contre les injures des glaces,
et d’autres particularités influentsur l’économiedes cachalots;,
et si pendant les solstices d’été ils sont attirés vers les hautes
latitudes, c’est assurément pour y trouver une nourriture
plus abondante dans les essaims de poissons qui pullulent
par myriades, dans les voisinages des pôles-
Ayant exposé les ambiguités qui restent à éclaircir relativement
aux caractères extérieurs , il reste à vérifier une
particularité d’autant plus intéressante qu’elle influe sur la
classification des cachalots en général, sur les modifications;
du type considéré comme base fondamentale de cette classe':
je dis la recherche des dents que quelques auteurs attribuent
aux mâchoires supérieures. 1 2
(1) Le crâne en question ( Lacep., Cétac., pi. IX , fig. 2) n’est, ainsi que nous-
nous en sommes assurés, ni celui d’un cachalot, ni celui d’un narval; ce n’est
autre chose que le crâne d’un delphinus globiceps qui avait perdu ses dents à la
mâchoire supérieure. ( Cuv. )
(2) Voyez les observations de M. Le Coz, dans le Mercure de France, 1784;
celles de M. Chappuis citées dans l’ouvrage de M. de Laeépède; et le Voyage des
capitaines Baudin et Collnett, etc^
Anderson n’en parle pas (i). Robertson (2) dit positivement
que les cachalots n’en ont pas. Sibbald (3) est du même avis
en décrivant trois espèces de cette famille. Hasæus (4) le
confirme; et Linné, qui d’ailleurs attachait tant d’importance
à ce caractère, assure positivement que les cachalots en sont
dépourvus (5). Le seul Fabricius (6) paroît avoir accrédité
cette opinion faiblement appuyée par M. Le Coz (7) sans être
confirmée par aucun naturaliste : elle paraît en contradiction
avec la structure des dents inférieures et le défaut d’alvéoles
dans les mâchoires supérieures. Aussi M. de Lacépède n’insiste
pas sur ce caractère, mais il nous paraît avoir laissé trop
de vague dans ses définitions en admettant comme douteuse
une attribution aussi essentielle.
Nous reviendrons sur ce sujet à l’article de la description
du crâne des cachalots de Schévelinge et du Musée royal
dont M. Camper a donné les figures.
La représentation de ces deux crânes offre un double intérêt
; celui de compléter les parties dégradées par accident
dans l’un des sujets, et d’indiquer les caractères de deux espèces
différentes.
i (i)Dans là Description de l’Islande et du Groënland , p. i 83.
(2) Trans, philos. , vol. L X X .
(3) Phaloenologia nova, pag. 24 et 27.
(4) Hasæus de Leviathan Tobi et ceto Jonæ , Bremæ , 1723»
(5) Edition de Gmelin, Ire partie , p. 226, gen. 3g.
(6) Fauna Groenlandica, p. 42*
(7) Lettre de M. Le Coz, du 14 mars 1784 , sur trente-un cachalots échoués en
basse Bretagne. Il y est dit que ces dents ne furent trouvées que dans quelques
uns.