
La profondeur des mers n’étant pas constante, et les cétacés
étant suspendus dans un fluide plus dense que l’atmosphère, ils
n avaient besoin de leurs extrémités pectorales que pour se
soutenir sur la ligne d’eau dans laquelle ils doivent se mouvoir
ou se tenir en repos : leurs bras raccourcis, à l’exemple
des nageoires des poissons , ne présentent que les rudimens
de l’humérus, du cubitus et du radius. Raccourcis dans leurs
proportions , comprimés et soudés ensemble , leurs apophyses
cependant sont destinées à l’insertion des muscles analogues.
C’est une véritable synchondrose- qui réunit les osde l’avant
bras avec ceux de l’humérus et du carpe : dans les adultes
ils sont soudés par ankilose, et la flexibilité des membres si
nécessaire aux animaux qui habitent la surfacesèche du globe,
serait, pour des mammifères pélagiens, le plus grand obstacle à
leurs mouvemens. L’humérus seul doit se mouvoir librement
sur l’épaule; sa tête presque sphérique est susceptible d’une
rotation plus complète que celle des animaux terrestres.
L ’humérus représenté avec les os de l’avant-bras du ca-
chalqt, pl, X L I I I , confirment ce que nous venons d’avancer:
on remarque cependant quelques anomalies dans leur structure
, que l’inspection des figures i et 2, ainsi que la comparaison
de la figure 4 de la planche suivante | indiqueront
suffisamment.
Aucune des apophyses n’est développée comme l’olécrane;
l’insertion du triceps avait besoin d’une grande surface pour
attacher ses fibres tendineuses. L ’apophyse c , dont la base
est prolongée jusqu’en a , fig. 2, peut avoir servi d’insertion
au grand pectoral.
Les extrémités inférieures de l’avant-bras sont très-élargies
et articulées aux os du carpe ; ceux-ci, comprimés de même,
imitent un pavé de dales polygones, sauf que des facettes
articulaires en permettent le mouvement.
La main des cétacés est composée de cinq doigts, comme
celle des mammifères d’un ordre supérieur. Tous les os depuis
l’épaule jusqu’aux dernières phalanges sont cachés dans
un fourreau commun : de fortes membranes tendineuses les
retiennent dans un même plan, de sorte que le bras imite
la forme d’une rame , dont les proportions Varient dans les
différentes espèces, d’après les fonctions qu’elles doivent
remplir.
L ’index et le doigt du milieu sont plus allongés, on y
compte six à sept phalanges : les autres doigts n’en ont que
deux ou trois.
Les dauphins vulgaires ne paraissent guère surpasser en
longueur au-delà de trois mètres: M. Camper a remarqué
dans un sujet, qui paraissait fort âgé, le système osseux,
surtout les omoplates et quelques unes des côtes affectées
d’une véritable nécrose : les os étaient tuméfiés, Spongieux
et singulièrement dégradés : de violentes suppurations paraissaient
avoir causé la mort de cet individu, plusieurs vertèbres
étaient ankilosées.