
La seconde famille des baleinoptères comprend au moins
trois variétés bien reconnues.
i°. La ju b a r te , baloena boops, le pike headed whale de
Pennant, c’est-à-dire à tête de brochet. Son museau, plus
comprimé, paraît avoir cpielque ressemblance avec celui d’un
brochet. Sa fausse nageoire est moins développée; son ventre
est sillonné de plis longitudinaux ; ses fanons sont très-
accourcis. On peut consulter, pour la forme de ce cétacé
ainsi que pour la description, la Phalainologie neuve de
Sibbald(i), qui nous a laissé des détails sur un individu de
cette espèce, échoué sur les côtes d’Ecosse en 1690. Sa longueur
approchait de quarante-six pieds, ce qui revient environ
à quinze mètres.
20. Le rorquals, musculus de Linné. Son museau, et
surtout les mâchoires inférieures, sont beaucoup plus arrondies
et plus ouvertes que celles de la jubarte. Sa taille approche
de celle des plus grandes baleines franches. La nageoire
dorsale est fort développée. Sibbald, que nous venons
de citer, décrit un individu mâle échoué en 1692 sur les
côtes d’Ecosse (2). Sa longueur était de soixante-dix-huit
pieds. Il observe que sa gueule étant ouverte, il y entrait
facilement quatorze personnes. Les mâchoires inférieures
mesurant treize pieds, ne donnent à la tête qu’un sixième
de toute la dimension du corps.
Son oesophage, fort étroit, ne pouvait admettre que des 1 2
(1) Phalainologia noya , sive Observations de rarioribus quibusdam balænis in
Scotiæ littus nuper ejeclis , e tc ., cap. III, p. 68, Londini, 1773.
(2) Ibid., cap. IV, p. 78.
poissons de petite taille. Les plus grands fanons n’excédaient
pas trois pieds.
Les nageoires pectorales avaient dix pieds de long sur
deux et demi de large, ce qui paraît exagéré.
La nageoire dorsale avait trois pieds à sa base, sur deux
pieds d’élévation.
Les plis du ventre offraient des enfoncemens de la largeur
de deux pouces.
L ’épaisseur du lard sur les flancs ne surpassait guère quatre
pouces et demi.
Il est fort à regretter que l’auteur n’ait pas étendu ses
recherches à l’examen de la structure des parties internes (i).
Une troisième variété de baleinoptères, c’est la baleine
museau pointu, baloena rostrata, beaked whale. Elle paraît
rarement excéder la dimension de vingt pieds, ou six mètres.
Pennant en a donné une description fort abrégée, d’après
Dale et Marten (2) : Bloch observe que notre cétacé habite
les hautes latitudes, dans les parages du Groenland et de la
mer glaciale (3). Le célèbre Hunter a communiqué des ren- 1
(1) M. de Lacépède a donné la figure du rorquals, pl. 5 , p. 126; et la figure du
crâne décharné, pl. 6. Nous doutons fort de la fidélité de la première de ces
figures, à cause de la situation des narines , et surtout à cause de l’emplacement
des épaules. Aussi la figure du crâne est défectueuse, le frontal est manqué , le
plafond des orbites manque tout-à-fait.
(2) Brilt. Zoology , vol. I I I , p. 53, n°. 20.
JV. B. Nous avons déjà fait remarquer que la baleine à bec de Pennant est
Yhyperoodun de Lacépède. Cüv.
(3) Hist, naturelle des poissons par Bloch 9 ouvrage classé par drdres , par R. R.
Castel, t. IX , p. 19.