
Nous avons remarqué déjà que les parois internes des autres
poches ne sont pas tapissées d’une membrane pituitaire,
et qu’elles ne se trouvent pas directement en contact avec
l’air extérieur. Il semble qu’elles ne communiquent avec les
fosses nasales que du côté de la bouche; on peut en inférer
qu’elles sont exclusivement destinées à rassembler les eaux
qui doivent s’échapper par les narines, èt que la contraction
de leur tissu membraneux produit ces fontaines qu’on voit
jaillir à des hauteurs plus considérables que ne pourrait faire
la seule expiration des poumons.
Les recherches délicates de l’auteur de l’Anatomie compas
Tée, et ses explications ingénieuses ont singulièrement contribué
à lever les doutes sur ce sujet. La description de cet ap-«
pareil si compliqué se trouve dans la X V e leçon , qu’il a
enrichie de figures (voyez la pl. X X X et X X X I ) ; elle con->
court à confirmer les conjectures de M. Camper, et donne
l’exposition des fibres musculaires qui viennent, de tout le
pourtour du crâne, renforcer l’action des poches contractrices.
Le mécanisme de ces organes, dans tous leurs rapports,
est expliqué séparément à la page 670, que nos lecteurs consulteront
avec fruit. Il est à croire que dans les diverses familles
dés cétacés, les baleines , les cachalots et les dauphins,
cet appareil doit être conformé d’une manière différente et
relative à leurs besoins comme à la nourriture qu’ils sont
obligés de prendre.
La structure du larynx n’est pas moins digne d’attention,
la nature ayant eu besoin d’empêcher que les eaux, pénétrant
sans cesse dans la gueule des cétacés, ne les suffoquassent
.à chaque déglutition.
C’est au prolongement des cartilages arithénoïdes, et de
l’épiglotte, fig. 3 et 4 de la pl. X LV II I, et fig. 3 de la pl. L ,
que les cétacés doivent leur sécurité. En effet, la déglutition
et la respiration peuvent agir simultanément, ou séparément,'
sans le moindre préjudice, parce que le larynx s’élevant en
pyramide pénètre dans la partie postérieure des fosses nasales,
laissant un passage libre aux alimens tant à sa droite qu’à sa
gauche. Le muscle constricteur du voile du palais embrasse
constamment le larynx , et surtout lorsque les mammifères
pélagiens sont obligés de plonger. L ’inspection de la fig. 3 de
notre pl. L ne laisse aucun doute sur le mécanisme dont
nous parlons, il était même indispensable pour des animaux
marins respirant l’air atmosphérique, et souvent obligés,
comme s’exprime Cuvier, d’engouffrer des torrens de liquide.
L ’auteur a répété, à l’article marsouin, les observations
sur les yeux dont nous avons parlé àl’occasion de la baleine.
La structure en est parfaitement analogue à celle des grands
cétacés. La cornée est petite : les membranes tendino-cartila-
gineuses de la sclérotique sont extrêmement épaisses. Le cristallin
n’est pas sphérique.
Nous avons déjà parlé de la configuration de l’os hyoïde :
il est représenté plus en grand planche X L IX . En considérant
le grand écartement des extrémités du corps on
a lieu de croire que son grand développement est motivé
par la largeur du pharinx et par la nécessité de faire passer
les alimens à l’entour de la pyramide du larynx.
Le rocher du marsouin diffère de celui des grands cétacés,
autant par les dimensions que par les proportions relatives de