
bustibles nécessaires à la préparation des alimens, en même
temps qu’elle sert à éclairer leurs cabanes. Les fanons, d’un
tissu plus lâche et plus fibreux que ceux des baleines franches,
fournissent du fil à coudre l’enveloppe des canots, et
pour la construction des filets. Les mâchoires inférieures
donnent la forme et la solidité à leurs traîneaux. On en fabrique
aussi des couteaux, des faux, et divers ustensiles.
En d’autres endroits, les côtes des grands cétacés servent à
la charpente des jourtes;,les tendonssont employés pour en
faire des cordes; différentes portions du tube alimentaire
contiennent les provisions d’huile ou les boissons; la peau
même, très-imparfaitement tannée, fournit des semelles,,
des courroies et des s a c s . Ainsi, chez tous les peuples,,
le besoin a fait naître l’industrie ; et l’homme, dont l’intelligence
a su tout approprier à ses usages, convertit en
richesses tout ce que la bienfaisante nature a répandu sur le
globe.
La connaissance de toutes les variétés de' baleines est
d’autant plus difficile à acquérir, que les voyageurs ou les
naturalistes n’ont pu soumettre à leurs recherches que les espèces
répandues dans les parages qu’ils ont visités. Une seconde
difficulté consiste dans l’ignorance des langues étrangères
, qui rend impossible toute communication avec les
habitans des régions polaires ; car c’est effectivement chez
les peuples septentrionaux qu’on devrait puiser des instructions
sur cette partie si importante de la zoologie. C’est là
que des observateurs devraient s’établir pour consulter la
nature, pour étudier la forme extérieure et la structure intérieure
des cétacés.
Anderson (i) et Zorgdrager (2) n’ont distingué les baleines
que par les différentes localités qu’elles fréquentent. Celui-ci,
en donnant à quelques unes le nom de baleines des île s , a
d’autres celui de baleines du cap nord, n a proprement rien
défini. Le nom de jin v is c h , indiquant une nageoire surnuméraire
, apprend au moins qu’une troisième espèce se
distingue par des qualités physiques dont les premières sont
privées.
Anderson, d’après les mêmes principes, qualifie du nom
de baleines du Groenland celles que nous nommons ordinairement
baleines fra n ch e s, puisque de son temps la
pêche en était la plus abondante dans ces parages. C’est donc
l ’espèce que Zorgdrager a distinguée sous le titre de baleines
des îles.
Une seconde variété, qui fréquente plus particulièrement
les côtes de l’Islande et de la Norwège, a conservé le nom
de nordlcaper. La troisième espèce n’a pas changé de nom;
mais il parle d’une quatrième variété, le Ju piter- v isch ,
comme qui dirait baleine de Jupiter. Les baleines de la
Nouvelle-Angleterre font une cinquième espèce. Enfin les
baleines à bosses terminent le catalogue.
Fabricius (3) , plus instruit, a fait l’énumération de cinq
espèces réellement distinctes. Il paraît être le premier qui ait
(1) Description du Groenland et du de'troit de Davis, p. 159; et de la version
hollandaise $ ann. 1756.
(2) Bloeyende optomstder aloude en hedend. Groenlandsch. Visschery, c. X r
p. ro3.-
. (3) Fauna Groenlandica.