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des yeux et à peu de distance des condyles de la tète.
II paraît que cet état de choses a induit en erreur le
père de l’histoire naturelle : en effet, le rapprochement
entre les fosses nasales et la région cervicale considérés
dans le squelette , peuvent l’avoir engagé à croire que
l’évent devait se trouver sur la nuque ( in cervicé). Mais
dans le vivant, comme dans toute la famille des dauphins,
les fosses nasales passent obliquement vers le devant de la
tête, et communiquent au dehors presque au-dessus des yeux.
Le frontal et les os maxillaires considérés dans leur partie
supérieure ont beaucoup de largeur. Ils produisent ce
grand écartement des yeux dont nous avons déjà parlé,
qui accorde aux cétacés la faculté de distinguer les objets
environnans qui se trouvent plus ou moins en arrière;
cette propriété étant indispensable aux animaux dont les
vertèbres cervicales sont soudées, et qui ont par conséquent
la tête immobile.
Les os maxillaires et incisifs présentent une grande surface
pour l’attache du bourrelet de graisse qui défend
l’organe de l’odorat avec ses annexes ; les trous destinés
au passage des nerfs de la cinquième paire sont très-ouverts
; ses fonctions dans les mammifères pélagiens paraissent
exiger une grande énergie.
L ’alvéole du côté gauche pénètre jusqu’à la distance des
orbites ; son grand poids a influé sur la forme et sur la direction
du centre de gravité de la tête : le vomer s’est recourbé
du même côté, et les fosses nasales sont situées hors
de l’axe longitudinal vers le côté gauche.
Le crâne étant vu dans sa partie inférieure (pl. X X X I.)
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CÉTACÉS, 1 2 1
on ne distingué aucune portion des os incisifs ; l’entrée
du pharinx est assez large pour faciliter la déglulition de
poissons tels que Fabricius nous les décrit. Les fosses
glénoïdes sont fort allongées ; les apophyses grêles , qui
remplacent les os des pommettes, donnent beaucoup de
solidité aux os de la face.
L ouverture des fosses nasales est très-ample du côté
inférieur. La boîte du cerveau étant endommagée dans
sa partie postérieure , M. Camper a complété ce défaut
dans le profil de la pl. X X IX .
Les mâchoires inférieures du narwal sont pareilles à
celles des dauphins, à l’exception du bord alvéolaire qui
manque ; on voit d’ailleurs une parfaite conformité. C’est
peut-être parce qu’elles ne présentent rien d’extraordinaire
qu’on en trouve rarement dans les musées.
C H A P I T R E IY.
Sur le crâne du Narwal édenté, du Musée royal de
France (i).
L e crâne dont nous donnons la représentation , à la pl.
X X X I I , fut long-temps une énigme pour les naturalistes.
(1) Ce crâne, ainsi que nous l’ayons dit p. 92, note i rc, n’est autre que celui
d’un Delpliinus globiceps; il nous a été facile de nous en convaincre aujourd’hui
que nous avons des têtes et des squelettes entiers de cette espèce à différens
âges. ( Cuv. )