
Le coeur paraissait plus aplati qu’il ne l’est dans les mammifères
terrestres. Ce viscère occupe le thorax de manière
que ses ventricules se trouvent distribués dans les côtés
respectifs dont ils portent les noms. On distinguait déjà les
oreillettes. La grande flexion de l’aorte a lieu très-près du
cartilage thyroïde ; les carotides ne diffèrent pas de ce qu’on
observe dans d’autres mammifères.
Les poumons, très-amples, descendaient jusqu’aux reins,
ainsi que le diaphragme. Le. thymus ne couvrait qu’une per-
tite partie des poumons, sans remonter par-dessus la veine
sous-clavière.
Le péricarde semblait attaché des deux côtés à une espèce
à’omentum terminé par des appendices flottantes, qui
contenaient de la graisse. Il est à présumer que la substance
grasse remplissant les intervalles entre les viscères du thorax
pendant que le foetus ne respire pas, s’oblitère avec la glande
thymus, sitôt que les poumons en remplissent la cavité.
Le passage de la veine cave à travers le diaphragme ne
diffère par aucune circonstance de ce qu’on observe dans
d’autres mammifères.
Le cordon ombilical, divisé en trois compartimens, contenait
les artères et les veines de ce nom. Les premières,
séparées par une cloison membraneuse, occupaient le compartiment
inférieur, tandis que les veines se trouvaient dans
la partie supérieure; l’ouraque séparait ces parties.
Les petites ouvertures destinées au passage du mamelon
se distinguaient déjà à quelque distance de la vulve, ainsi
que l’anus.
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CETACES. S']
Tel est le tableau succinct des observations que l’auteur
a pu recueillir en soumettant à ses recherches un des sujets
les plus précieux de son cabinet. Il n’était guère possible
de pousser cet examen plus loin , à cause de la petitesse de
l’embryon, et puisque l’esprit de vin avait altéré la consistance
ainsi que la couleur des parties molles. Nous termi--
nerons cet article par quelques observations sur la structure
du squelette et du larynx.
Le thorax de notre embryon ressemble moins à celui des
mammifères terrestres qu’à celui du marsouin. Il n’y a que
deux côtes sternovertébrales; de sorte que les onze côtes
suivantes semblent destinées à protéger l’appareil circulatoire
et alimentaire, plutôt qu’au mécanisme de la respiration.
Ges deux côtes sont sensiblement plus élargies que les
vertébrales, et s’articulent avec le grand os du,sternum.
Hunter ayant observé la même structure dans la baleine
museau pointu (1), on peut en conclure que les cétacés à
fanons n’ont qu’une côte véritable de chaque côté. Il paraît
d’ailleurs prouvé, par plusieurs observations, que la baleine
franche, le baleinoptère Gibbar et le museau p oin tu , ont
chacun douze côtes, comme tous les mammifères de la première
classe.
Le sternum est composé de deux os, dont le dernier est
fort petit. Ils couvrent à peiné la partie supérieure du coeur.
L ’os hyoïde se compose de cinq parties. Il occupe le milieu
entre les épaules; Son corps, développé en croissant,
(0 Freder. Ruiscli, dans son Thésaurus Anatomicus, part. I I , pl. I , et dans
l’explication des planches, page 4<>.