
gG o b se r v a t io n s ANATOMIQUES
et dans sa partie supérieure , afin que le cétacé restant submergé
, la respiration ne fût pas interceptée.
11 existe donc une corrélation entre l’élévation des narines
et celle des parois verticales du crâne : car les tables extérieures
des os n’ont été relevées que pour donner de l’appui
à cette masse de graisse qui sert au passage des narines,
afin d’éviter que la pression et la résistance des eaux ne
causassent des lésions dans la structure de ces organes. Les
membranes aponeurotiques, en traversant la masse de graisse
dont il est question forment les cloisons des cellules, et sont
autant de liens qui en affermissent la solidité ; elles défendent
les poches nécessaires à l’expulsion des eaux et aux fonctions
de l’odorat.
La tête des cachalots est certainement moins grande qu’on
ne l’a répété d’après différens auteurs dont nous avons fait
mention et que M. de Lacépède a suivis dans la description
des cétacés. L ’auteur célèbre attribue aux cachalots une tête
égale à la moitié ou au tiers de leur longueur, ce qui, d’un
côté, paraît contraire aux lois de l’équilibre, puisque le centre
de gravité tomberait trop en avant, et que la surface de l’aviron
transversal aurait dû être plus grande pour ramener
le cachalot à la surface des eaux : d’un autre côté les muscles
locomoteurs auraient eu moins d’attache sur la colonne dorsale
ainsi raccourcie.
L ’expérience même semble contraire à cette opinion qui
peut avoir été fondée sur des apparences trompeuses , ou
sur des mesures prises avant que les cachalots fussent dépouillés;
car en comparant les proportions du crâne , représenté
sur lapl. X V I I , avec la longueur du corps telle qu’on
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE »ES CETACES. 9 7
l'a consignée dans la tradition, on trouvera moins du tiers
pour sa dimension.
Le profil que nous venons de citer, diffère de celui de
la pl. X V I II, en ce que l’angle facial est moins ouvert, en
ce que les tables extérieures du frontal, des mâchoires et
de l’occiput, s’élèvent moins ; les bords alvéolaires sont aussi
moins relevés. Il en résulte pour la tête une moindre hauteur,
de sorte qu’elle contenait moins d’adipocire ; ces considérations
nous portent à croire que c’est le cachalot microps,
tandis que le crâne de Paris, pl. X V I II, doit être celui d’un
macrocéphale (1).
Autant les cachalots diffèrent des baleines par la structure
et la situation des narines à l’extérieur, autant l’ouverture
des fosses nasales diffère-t-elle au sortir du crâne. Elles se
trouvent au fond de la grande fosse adipocireuse, et toujours
très-irrégulièrement ouvertes d’un côté de la tête, comme
on s’en convaincra en jetant les yeux sur la figure i de la
planche XXII.
La distance entre les yeux et la fosse glénoïde est plus
grande que dans aucune espèce de baleines ; le plafond des
orbites est aussi plus solide : en général, le tissu des os nous
a paru plus compacte dans les cachalots que dans les baleines.
Cependant on y remarque une multitude d’alvéoles en cellules
qui en allègent considérablement la pesanteur.
Le frontal s’élève verticalement au-dessus des orbites
pour s’appliquer aux tables extérieures des pariétaux et de
l’occipital qui sont redressées de la même manière (pl. X V I I
(1) Nous avons été confirmé dans cette conjecture par la description de M. de
Lacépède} il donne le même nom au cachalot que nous décrivons.