
La structure bizarre des os maxillaires, du frontal et de
l’occipital paraît en contradiction avec l’arrangement des parties
analogues de la baleine franche et du gibbar ; nous aurions
même été d’avis de rapprocher le cétacé en question
du genre des cachalots , si les motifs que nous allons exposer
n’eussent prévalu pour lui assigner une place dans l’ordre
des baleines. Dans le cas où nous serions dans l’erreur, nous
prions les naturalistes d’éclaircir nos doutes avec indulgence
(1).
L ’angle très-aigu, que forment les mâchoires avec la cavité
du crâne , présente beaucoup d’analogie avec la disposition
de l’angle facial du cachalot.
La crête , formée par les os maxillaires, par le frontal et
l’occipital, offre de grands rapports avec le redressement de
ces os dans les cachalots.
Mais dans les cachalots, comme on peut s’en convaincre
par l’inspection des pl. X V I I et X V I II, les bords tranchans
des os maxillaires se prolongent sans interruption par-dessus
les fosses temporales ; le frontal s’élève perpendiculairement
au-dessus des orbites ; il en résulte une très-grande surface
pour le muscle temporal dont les fibres doivent exercer
beaucoup d’énergie pour soulever et fermer les mâchoires
de ces mammifères garnies, jusques à leur extrémité,
d’une longue série de dents.
Comparant au surplus la structure des parties correspon-
(i) Je prie mes lecteurs d’observer que feu mon père n’a pas déterminé l’espèce
de cétacé dont nous décrivons le crâne. Il a été empêché de faire les comparaisons
qui nous ont engagea l ’attribuer au genre des baleines.
dantes du profil de la pl. X I I I , avec le profil du cachalot, on
verra la rupture de continuité dans les tubercules des os
maxillaires , en arrière des orbites : le frontal ne se relève
que vers les condyles de l’occiput ; la fosse temporale est
resserrée dans sa partie supérieure par le frontal : il reste
donc peu d’espace pour les muscles temporaux , qui réduits
à un nombre trop limité de fibres ne sauraient soulever
des mandibules chargées de dents comme celles des cachalots.
Ajoutons à ces considérations la comparaison des mâchoires
supérieures (voyez les pl. X V et X IX ) , et nous verrons
que , dans le cachalot, les dimensions ne changent pas brusquement
en largeur, mais que leur diminution est lente, ou
que les mâchoires du sujet pl. X V subissent une diminution
de largeur plus rapide, et qu’elles sont terminées en pointe
comme celles clés baleines. On pourrait tirer d’autres inductions
encore de la comparaison du sphénoïde, des os du
palais, de la diversité de forme des fosses glénoïdes, de celles
des orbites , et de l’anomalie dans la proportion des axes du
crâne comparés à ceux des mâchoires.
Remarquons de plus que les os nasaux, très-manifestes
dans la elasse des baleines, sont parfaitement reconnaissables
enX et /3 — w r J' de la pl. X IV , tandis que leurs analogues
ne le sont pas dans le cachalot, pl. X X I I , fig. i.
Observons enfin que la situation des fosses nasales , au sortir
du crâne, est telle que l’ouverture des narines doit avoir
été bien près de TA du profil pl. XIII; au lieu que l’ouverture
de ces fosses, dans le cachalot, prend une direction oblique
vers l’extrémité du museau, et nous nous flattons d’avoir