
C H A P IT R E V I I I .
Description anatomique du Dauphin M arsouin, D elphi-
nus Phocoena, pinna in dorso una, rostro brevi obtuso
de Brisson.
C ' est le plus petit et le plus commun, des cétacés que nous
connaissions. Sa taille varie depuis cent-vingt à cent-cinquante
centimètres : la partie supérieure du corps est d’un,
beau noir tandis que sa partie inférieure est blanche. La
ligne de démarcation est irrégulièrement ondée , comme
nous la voyons marquée sur la pl. XLV.
Les membres pectoraux se trouvent à la distance du cinquième
de la longueur totale en comptant depuis l’extrémité
du museau.
La fausse nageoire est placée sur le milieu du dos : son
bord antérieur est armé de petites aspérités dentelées qu’on
n’observe pas dans le dauphin vulgaire. Pline en a parlé sous
le nom de spina cultellata (i) , mais elles n’ont aucun rapport
avec l’intérieur , car les osselets dont M, de Lacépède (2)
a fait mention et qu’on pourrait comparer aux rayons des
nageoires dorsales dans les poissons, manquent dans cette
partie comme dans la nageoire transversale de la queue. Nous
avons eu souvent l’occasion d’observer que cette fausse na-
(1) Hist. u a t., liv. V I I I , chap. 38, p. 452 de l’édition d’Hardouin.
(a)Hist. nat. des cétacés, p. 270.
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CETACES. T/j.3
geoire sert à soutenir les cétacés dans leurs mouvemens , à les
faire tourner plus aisément et pour empêcher la dérive. La
position relative et le développement de cet organe influent
sur la promptitude et la diversité des évolutions qui caractérisent
particulièrement les marsouins.
La longueur du membre pectoral avait deux décimètres ;
la plus grande largeur de la queue environ trois décimètres
et demi.
Les trous auditifs se trouvaient dans la direction du rictus
de la bouche, à la distance de cinquante-deux millimètres des
yeux 5 l’ouverture de cette dernière était oblique : on remarquait
deux pores fort étroits d’un côté du museau, et trois
de l’autre. Nous les avons représentés en A. Ils sont en plus
grand nombre dans le dauphin vulgaire, mais l’usage n’en est
pas connu (i).
L ’ouverture de l’évent répond presque à la distance des
y eu x , en arrière des angles de la bouche : sa position ne varie
pas dans l’oudre, le dauphin vulgaire et dans d’autres
espèces de ce genre.
Le fourreau est ouvert vers la moitié du corps, tandis que
l ’anus se trouve aux trois quarts de sa longueur ; on peut
d’ailleurs étudier la position des parties sur la planche dont
l’exactitude est scrupuleuse. Tyson, dont nous avons déjà
cité l’ouvrage, a pareillement observé une grande précision
dans l’indication des mesures.
(i)Ces pores ont quelque analogie avec ceux qui se trouvent à l’extrémité du
museau des poissons s ils paraissent destinés à lubréfier cette partie, plutôt
qu’au sens, de l’odorat, auquel on les a faussement attribués.