
.On doit, au contraire, de grands éloges à l’histoire naturelle
des cétacés, dont le public est redevable au digne continuateur
de BuiFon (i). Calquée sur la méthode de Brisson,
mais enrichie d un grand nombre d’observations nouvelles
fournies par les naturalistes et les voyageurs qui, en dernier
lieu, se sont occupés des mammifères pélagiens, elle présente
des caractères spécifiques établis sur la forme et la structure
des dents, ainsi que sur le nombre et la position respective
des organes de natation. La classe des cétacés, distribuée
par 1 auteur en dix genres, est composée de trente-quatre
espèces.
Nous bornons ici le tableau des méthodes que les naturalistes
ont offertes pour la classification des cétacés. Nous citerons
les monographies quand il sera question des espèces
en particulier. Mais avant d entrer en matière, nous croyons
devoir hasarder quelques objections contre la précision des
termes et la multiplicité des genres dont il est parlé.
Ces lames falciformes, composées d’une substance fibreusé
imitant la corne , qui, dans les baleines , remplacent les
dents,n’en servent pas moins à retenir les alimens. Implantées
dans le sillon du bord alvéolaire des mâchoires, elles remplissent
les fonctions d’un véritable appareil masticatoire.
Il en résulte qu’à proprement parler, le terme édenté ne
s’accorde pas avec la réalité. Parfaitement applicable aux
fourmiliers , aux pangolins , dont les mâchoires ne sont
douées d’aucun organe propre à saisir, à retenir ou à broyer
les alimens, il implique une contradiction palpable dans
(i) Hist. nat. des Ce'tace’s, par M. le comte de Lacépède. Paris, an XII.
l’application aux baleines. De plus, ce terme sert à confondre
des espèces qui n’ont aucun rapport les unes avec les
autres. Effectivement, on voit fréquemment des narwals
édentés, soit que, dans la jeunesse, ils: aient: perdu leurs
dents, ou qu’il existe une variété destinée à n’en jamais
avoir. Peut-être ce caractère est-il sujet à quelques exceptions,
comme nous l’observons dans les éléphans: des Indes,
dont un dixième seulement est armé de longues dents, tandis
que la plus grande partie n’en a que les rudimens (i).
D’après ces considérations, substituant au terme édenté
quelque autre qui rappelle la qualité et la moindre dureté
des organes de la mastication, on pourrait le remplacer par
celui de cétacés àjfanons. Les baleines, d’après cette distinction,
continueront toujours à former un groupe séparé,
dont le caractère générique empêchera de les: confondre
avec les cétacés véritablement édentés ', ou avec les genres
armés de dents osseuses, analogues à celles: des animaux
terrestres.
Nous n’avons aucune observation à faire sur la définition
du second ordre. Les cachalots, pour ressembler en quelque
façon à la baleine museau -pointu par le redressement de
l’occipital et des os maxillaires, n’en diffèrent pas moins par
la distribution des dents, par l’ouverture impaire des: narines
, et par la structure des vertèbres cervicales.
Le second rang de cette division comprendra les dauphins.
(i) On est d’accord sur la particularité des éléphans de Ceylan. Ici un dixième
porte ces longues incisives du poids de îoo à 200 livres. Les noms de moohna et
dauntelah paraissent indiquer des yariéte's reconnues pour avoir constamment les
mêmes caractères.