
se trouvent plus assurées d’une existence que l’homme a
moins d’intérêt à troubler.
Le second sous-genre des baleinoptères comprend toutes-
les variétés qui se distinguent par des excroissances sur le
dos. Plusieurs de ce nombre ont le ventre sillonné d’une infinité
de plis ou rides.
On y remarque, i°. Le tampon, ou la baleine noueuse,,
baloena nodosa, que les Anglais nomment bunch, ou Hump-
back whale, et dont M. Dudley a donné la description dans
les Transactions philosophiques (i). Cette espèce paraît fréquenter
communément les côtes de la Nouvelle-Angleterre s
son dos est surmonté d’une excroissance sphérique, grosse
comme la tête d’un homme- La partie inférieure de son corps
est sillonnée de rides, depuis la tête jusqu a 1 anus.
a°. La baleine bossue, baloena gibbosa, le scrag whale'
des Anglais. Les six excroissances sphériques placées immédiatement
sur ses lombes, offrent un phénomène curieux,
dont on ignore jusqu’ici l’utilité. Elle fréquente les mêmes
parages, et paraît excéder en dimensions la baleine noueuse.
Ces deux espèces étant pareillement indiquées dans l’énumération
des baleines, par M. dé T roil, il est à présumer
qu’à certaines époques (a) elles fréquentent des latitudes plus-
septentrionales que la Nouvelle-Angleterre. 1 2
(1) P. D udley, an Essay on the Natural History of Whales. Philos. Trans.
n*. 387, p. 256. Voyez l’Abridgement de Baddam, vol. VII, p. 487.
(2) Les migrations des cétacés semblent dépendre de plusieurs cau se se t surtout
de l’influence des frimas lors des solstices d’hiver. C’est alors que les mammifères1
pélagîens du nord s’approchent du tropique du cancer, et que ceux du sud cherchent
avec soin celui du capricornedes climats plus tempérés, un asile, et la
nourriture qui leur sont nécessaires-
La division des baleinoptères, ou cétacés à fa n o n s ,
munis d’une fausse nageoire, immobile, implantée sur le
dos ou sur la région lombaire , se compose de deux familles
différentes, i°. de celles qui ont la partie inférieure du corps
lisse comme le reste de la peau •,
2°. De celles qui ont la partie inférieure du corps sillonnée
de rides plus ou moins profondes.
La première de ces familles est connue sous le nom de
gibbar, physalus,Jinfish, d’où les Hollandais ont formé le
nom de vinvisch. Ses mâchoires supérieures étant moins
voûtées, ne peuvent contenir des fanons très-allongés, ce
qui en diminue le prix. Le lard en est plus consistant, moins
épais, et moins chargé de parties huileuses, de sorte qu’il
donne moins de profit. De plus, comme le gibbar est très-
agile, et plus fuyard que les baleines franches, il est presque
impossible de l’atteindre. Cette nageoire adipeuse, offrant
par sa grande surface un point d’appui au milieu des cou-
rans, empêche la dérive, et facilite les évolutions dans les
profondeurs de l’Océan.
Les mers sont peuplées de gibbars, depuis le soixante-
quinzième degré de latitude jusque sous l’équateur. Ils
échouent assez souvent sur les côtes de tous les pays situés
sous ces parallèles (i).
(i) J’en ai vu des ossemens et des crânes dans plusieurs musées d’Italie, à Piser
à Bologne et ailleurs. M. Targioni-Toaetti en parle, d’après le témoignage de
plusieurs écrivains, dans son Voyage minéralogique, philosophique et historique
en Toscane. Voyez la version française, 1 .1 , p. 384 ? Paris , 1792. On en trouve
un squelette dans le Théâtre anatomique de Leyde, et le crâne dans la Collection
du professeur Brugma^s.