
les caelialots, les dauphins et d’autres cétacés. On en a trouvé
d’échoués dans la Méditerranée (1 ) , sur les côtes de la
France, de l’Angleterre, de la Norvège, de la Russie et
de l’Asie. Un puissant motif les engage à quitter les mers
septentrionales, toutes les fois que les nombreux essaims de
harengs, de scombres, de morues et d’autres poissons, descendent
vers les tropiques. Ils suivent annuellement ces myriades
de poissons pour s’en nourrir; ils en dévorent des
milliers, et se retirent ensuite vers les hautes latitudes qu’on
peut envisager comme le berceau de ces intarissables colonies.
Pour suffire à ces longues expéditions, leur taille plus
élancée, la nageoire dorsale, le plus grand développement
des organes de locomotion, conspirent à merveille.
Par suite de la modification des os du crâne et de la face,,
le museau du gibbar est moins arrondi, cependant les mâchoires
inférieures sont très-ouvertes. Ils peuvent donc avaler
à la fois un très-grand nombre de poissons»
La fig. 1 de la pl. X II donne à connaître les proportions
des orbites , des os du palais et des temporaux : la structure
de ces derniers s’écarte singulièrement de celle des véritables
baleines, les apophyses zygomatiques F A manquant dans
ces dernières. Au reste le contour des parties n’était pas
susceptible d’une grande exactitude à cause de l’élévation
du sujet et de ce qu’il était impossible d’en mesurer les proportions.
Mais le public en sera dédommagé par la descrip-
(1) J’ai vu le erâne et d’autres parties du squelette d’un gibbar dans les musees>
de l’Université de Pise et de Bologne, à l’Université de Leyde et dans le musée duu
professeur Brugmans».
lion du squelette entier dont le docteur Albers de Bremen
compte nous enrichir. Ce savant anatomiste, connu par plusieurs
mémoires sur l’anatomie comparée, en a déjà présenté
quelques détails à l’Académie Royale de Goettingue dès l’année
1807 (1).
La figure Ire de la mâchoire inférieure donne les proportions
des apophyses coronoides et leur distance des condyles.
M. Camper a ajouté le dessin d’une épaule, voyez les 3es.
figures des pl. X I et XII. Sa grande largeur en e f donne
beaucoup de surface pour l’attache des muscles épineux et
du sous-scapulaire. Son épine est parallèle au plan de l’omoplate
comme dans la plupart des cétacés.
Les vertèbres cervicales sont toutes distinctes dans le gibbar
d’après les observations de M. Albers (2). Il a compté douze
vertèbres thoraciques et trente-quatre lombaires et coccy-
giennes.
(1) Voyez le n* 208 des Annonces littéraires de Goettingue (année 1807), du 28
décembre, et la note ci-dessus], page 75.
(2) Cette observation a lieu de nous étonner, puisque les six dernières vertèbres
du rorqual sont soudées dans le dessin de M. de Lacépède, pl* 7 > fig 1.