
suivre la recherche des intestins, mais il a confirmé les observations
des naturalistes sur le défaut de la vésicule biliaire
et du cæcum. La digestion paraît donc s’achever à l’aide de
la bile hépatique ainsi que par le mélange des sucs gastriques
et pancréatiques.
C’est dans le marsouin que M. Camper a particulièrement
étudié la structure des narines , qui jusqu’alors n’étaient connues
que très-imparfaitement: l’importance de l’odorat dans
les mammifères, en même temps la privation reconnue des
nerfs olfactifs et le mécanisme de l’expulsion des eaux étaient
autant de points qui excitaient vivement sa curiosité.
Avant Tyson, Ray (i)s ’était déjà occupé de ees recherches :
il avait observé l’appareil compliqué des poches qui se trouvent
à l’extrémité des fosses nasales i il ne s’était pas trompé sur
leurnombre , tandis queTyson n’en avait reconnu que quatre.
On voit l’appareil de ces organes représenté sur notre pi.
X LY III , fig. i .■ Deux poches disposées à droite et à gauche de
l ’évent peuvent être appelées transversales ou latérales :
dans l’état d’affaissement elles ne s’étendent qu’en G et D ;
mais en considérant les vides et les circonvolutions de l’intérieur
, il est facile de présumer que, gonflées d’eau ou d’air,
elles occupent un double espace. Les parois internes sont tapissées
d’une membrane pituitaire noirâtre.
Deux autres poches, placées au-devant des narines, méritent
le nom d’antérieures (2). Tyson croit, avoir observé une
(1) Transactions philosophiques abrégées par Buddam , vol. I , p. 326.
(2) Voyez les fig. 1 et 3 de la pl. L : elles expliquent comment ces poches sont
comprises dans le bourrelet de graisse qui les enveloppe , et leur situation relative
quant à la profondeur.
glande destinée à en lubréfier les parois; elles sont représentées
en D J E et reposent sur les os incisifs. Une troisième
paire de poches, plusgrandes que les precedentes, se trouvent
en arrière de l’évent: elles sont appuyées contre les os nasaux,
leur membrane intérieure n’est pas colorée : c’est ici que Ray
supposait le siège de l’odorat, à cause de leur proximité du
crâne : on désignera leur situation par l’épithète de postérieures.
Les poches transversales communiquant directement
avec l’air atmosphérique dans les inspirations, et tapissées
d’une membrane pituitaire de couleur noire, paraissent exclusivement
propres à la perception des émanations odoriférantes.
Les replis de cette membrane répondent aux anfractuosités
des cornets supérieurs et inférieurs dans les mammifères
terrestres (i) ; des ramifications très-épaisses du nerf
ophtalmique viennent s’y distribuer de manière que tout
engage à croire que l’organe olfactif des cétacés réside dans
cette partie.
Il est vrai que des nerfs analogues à ceux de la première
paire n’y aboutissent pas, mais l’auteur observe que la branche
linguale des nerfs trijumeaux concourant au sens
du goût, les ramifications de sa première branche peuvent
très-bien suppléer au sens de l’odorat, d’autant plus que
dans l’homme , et les mammifères terrestres, cette branche
passant des orbites dans la cavité du crâne sort ensuite par
l’ethmoïde.
(i) Ainsi les cornets supérieurs et inférieurs auraient intercepté le passage des
eaux lors de l’expulsion y ils ne pouvaient se trouver dans les fosses nasales.