
avoir subi aucune préparation. Le fond en a près 'd’un pouce
et demi d’épaisseur, et les parois latérales près d’un pouce.
Apparemment cette épaisseur et cette dureté extraordinaires
compensent-elles le défaut de tables osseuses qui, dans les
mammifères terrestres, forment les parois des orbites. Au
moins le globe de l’oeil n’est séparé de la fosse temporale que
par des ligamens tendineux ; sa partie inférieure n’est soutenue
que par les muscles des lèvres et par la couche de
graisse qui les enveloppe; car on sait que l’apophyse zygomatique
des temporaux manque dans les baleines, et que
1 osselet de la pommette ne saurait servir d’appui à l’oeil. La
pression perpendiculaire des eaux , si considérable à de
grandes profondeurs, portant entièrement sur la voûte du
frontal, il semble que la nature a consolidé cette partie par
des arcs-boutans que forment les apophyses postérieures des
os maxillaires, Voyez m o et r de la planche V — s r de la
planche IV.
Le méat auditif se trouve très-près de l’oeil, et presque
dans une meme ligne, Il est difficile d’en apercevoir fou-?
verture dans les jeunes sujets, à moins d’enlever la peau ;
mais dans les grandes baleines, on y introduit aisément une
perche de deux ou trois pouces de diamètre, expédient dont j
se servent les matelots pour s’assurer de la caisse du rocher;
qu’ils emportent par curiosité,
Le conduit auditif pénètre jusqu’au rocher dans un étran- J
glement qui sépare les condyles K P du temporal en ~T~/
(pl. IV). C’est un canal tortueux, comme dans le marsouin;
La double ouverture des narines doit être eonsidéréé
comme caractère générique dans la famille des cétacés h
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CÉTACÉS. 4 "
fanons. Elles aboutissent fort en avant des yeux, à une distance
assez considérable du cerveau, ce qui ne s’accorde pas
avec la définition du célèbre naturaliste suédois ( i) , l’expression
defistu la supra caput ne pouvant s’appliquer qu’au
crâne. Artédi, ayant eu l’occasion d’examiner une baleine,
s’exprime plus correctement en disant fistu la in medio ca-
p ite , puisqu’en effet c’est le cas , en considérant la tête décharnée
(2). Sibbald (3) fait mention de baleines sans évents;
mais il est à présumer qu’il avait en vue des cétacés à narines
impaires, que nous avons rejetés dans une seconde
division.
M. de La Peyronie( 4) paraît avoir mal compris le sens
obscur de Sibbald, puisqu’il en a inféré que plusieurs baleines
manquent de narines, ce qui implique contradiction,
car les cétacés, ayant nécessairement le mufle submergé,
ne peuvent respirer qu’à l’aide de fosses nasales ouvertes
à la hauteur de la tête, qui surnage. Ce serait d’ailleurs,
même dans les mammifères terrestres, une conformation
sans exemple.
Nous avons déjà observé que les fanons des baleines
se trouvent implantés dans les mâchoires supérieures,
qui sont plus ou moins voûtées dans les différentes espèces.
Leur développement en longueur dépend en consé-
(1) Systema naturae, de Gmelin. ordoVII,gen. 3 8 , p. 223. Fistula respirato-
ria duplici orificio externo supra caput*
(2) Descriptiones specierum piscium , ordo V , p. 106.
(3) Phalainologia noya sectio III, cap. I , De Balænis, tum quæ carent fistula ,
quant quæ earn habent.
(4) Histoire de l’Académie royale des Sciences, 174 1, § 8 , p* 35, e'dition in-8°.