
turelle des dauphins narwals il reste à compléter : au reste
nous avons observé les crânes de deux narwals édentés ;
le premier se trouve dans le Musée royal de France,
et le second dans la collection du professeur Brugmans
de Leyde. Si les narwals dont nous parlons ont appartenu
à des espèces constamment privées de défenses, on
pourrait les qualifier du nom de narwals aodons.
C H A P I T R E I I I .
Sur l ’Ostéologie du crâne du Narwal monodon.
L e crâne du narwal de la pl. X X IX se trouve dans
notre collection. Sa longueur mesurée depuis l’extrémité
de la défense jusqu’à l’occiput est de 24 décim. 3 centim. 5
la largeur d’environ 4 décimètres.
L ’angle facial est peu ouvert ; les os incisifs et maxillaires
s’élèvent très-obliquement contre le frontal, de sorte
qu’il en résulte pour les fosses temporales une disposition
presque horizontale.
La défense du côté gauche est conservée dans toute
son intégrité , mais celle du côté opposé doit avoir manqué
très-jeune , à en juger par l’oblitération complète de
son alvéole. Wormius a remarqué ce défaut dans le
côté droit : cette mutilation est très-ordinaire, de sorte que
l’on a cru que le narwal n’avait jamais qu’une seule dent
ou corne , comme on l’appelle très-improprement. Au
reste la figure du crâne donnée par cet auteur est assez
bonne.
Nous ignorons si le crâne de notre narwal doit être
rapporté au microcéphale de M. de Lacépède , n’ayant
aucune indication sur les caractères qui doivent établir
sa distinction d’avec le narwal vulgaire • la seule différence
que nous ayons observée consiste dans l’appareil complet
de ses défenses développées à longueurs égales^ Le docteur
Albers de Bremen possède un crâne plus remarquable
encore , en ce que la défense du côté gauche étant
très-longue et cannelée en spirale, celle du côté droit
est fort courte et lisse : cette dernière serait-elle une dent
de succession ? ou bien son accroissement aurait-il été retardé
et sa forme altérée par quelque vice intérieur?
Wormius cite aussi le cas d’un pareil remplacement de
défenses dans le narwal, mais d’après le témoignage d’un
certain- Fleischer, particularité d’autant plus remarquable
puisqu’on manque d’observations sur la succession des
dents dans les cétacés.
Les orbites du narwal sont fort en avant des articulations
de la mâchoire, propriété qu’ils ont en commun
avec les dauphins en général : les apophyses post-orbitaires
du frontal sont très-développées ; les apophyses zygomatiques
des temporaux sont presque horizontales, et les os
des pommettes très-allongés.
L’occipital se redresse verticalement ; les pariétaux sont
presque entièrement supprimés par l’inclinaison du frontal :
cette disposition porte naturellement les os nasaux au
sommet du crâne en les rejetant beaucoup en arrière