
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
P armi les différentes branches de la zoologie, l’histoire des
mammifères terrestres dut être la première cultivée; continuellement
exposés à nos regards, et vivant au milieu de
nous, les hommes, de tout temps, en observèrent l’économie
et la diversité. Il n’en est pas de même pour ceux qui
habitent les profondeurs de l’Océan ; plongés dans' un élément
qui n’est pas le nôtre, il n’existe entre ces espèces et
nous que de faibles rapports -, le s nuances qui les distinguent,
et surtout leurs habitudes, restèrent long-temps
ignorées; ce que nous en connaissons aujourd’hui se borne
même à des notions imparfaites. De là ces lacunes subsistantes
dans l’histoire naturelle des cétacés, et les ambiguités
qui obscurcissent le sujet.
Depuis deux siècles cependant que les nations policées
s’occupent de la pêche des baleines (1), on aurait dû s’attendre
à mieux connaître les différentes familles des cétacés;
mais ces occasions, assez brillantes en apparence, n’ont pu
tourner au profit de la zoologie, puisque les individus employés.
à cette sorte de chasse manquent de temps et de
(i) On ne peut en effet faire remonter la pêche régulière des baleinés ayant le
commencement du dix - septième siècle, quoiqu’à certaines occasions on ait
équipé des vaisseaux dès la fin du seizième : la grande réunion des particuliers
en Hollande pour cette sorte d’entreprise , ne date que de l’année 1611.