
destiné à l’anatomie des cétacés de s’étendre sur leurs moeurs
et leurs habitudes. Nos connaissances, d’ailleurs, sur une
matière aussi délicate, ne portent pas sur des bases assez
solides. On peut, au reste, consulter sur cet article les ouvrages
de Castel ( i) , et surtout celui de l’héritier du pinceau
et de la gloire de Buffon (2). L’histoire naturelle des mammifères
pélagiens, le tableau de leurs moeurs, les details sur la
pèche, sur la méthode d’en préparer la graisse, et d’autres
particularités, y sont traités avec autant de précision que
d’éloquence. Traitant à mon tour le meme sujet dans une
langue étrangère, je serais tombé dans des répétitions fastidieuses;
j’aurais défiguré, par infériorité de mérité, un chef-»
d’oeuvre généralement admiré.
(1) Histoire naturelle des poissons,par Bloch; ouvrage classé par ordres; par
R. R. Castel. Tome IX . Paris, an IX.
(2) Histoire naturelle des Cétacés, par le comte de Lacépede. Paris, an XII.
OBSERVATIONS ANATOMIQUES
SUR
LA STRUCTURE INTÉRIEURE E T LE SQUELETTE
D E
PLUSIEURS ESPÈCES DE CÉTACÉS.
PREMIÈRE PARTIE.
C H A P IT R E P R EM IE R .
Vues générales sur la nature des Cétacés.
D a n s le nombre des créatures que nous connaissons, les
cétacés, par leur dimension, occupent l’extrémité de l’échelle.
Ils présentent le maximum de volume auquel des
êtres organisés et sensibles peuvent atteindre. Quand même
la surface sèche du globe eût suffi pour leur assurer la subsistance
, pour se mettre en mouvement, ils eussent éprouvé
les plus grandes difficultés. Notre imagination, en effet,
conçoit à peine les moyens d’élever sur des supports un
colosse cent fois plus lourd que l’éléphant : mais de faire
marcher une masse de trois mille quintaux; d’habiller de
muscles les agens nécessaires pour sa locomotion ; de lui
imprimer la vitesse nécessaire pour atteindre sa proie, et se
soustraire à la poursuite d’ennemis ; c’étaient les difficultés