
72 o b s e r v a t io n s ANATOMIQUES
d’apophyses clinoïdes. Le rocher, se trouvant au dehors du
crâne, ne forme pas la démarcation entre les fosses moyennes
et postérieures.
Nous avons observé , à l’article des os du crâne , l’étonnante
épaisseur du frontal et de l’occipital ; c’est par leur prolongement
vers l’antérieur et par la superposition des tables
extérieures que la nature a mis en sûreté l’organe central des
sensations : en effet, dans la situation qu’il occupe, il est invulnérable
à tous égards. La voûte qui couvre le cerveau, et
cet appareil d’os qui dominent la cavité du crâne, ne ressemblent
pas mal âu bélier dont les anciens se servaient pour
abattre les murs, Cette complication de forces, surtout lorsque
l’on considère la masse des grandes baleines, multipliée par
leur vitesse, paraît suffisante pour rompre ou soulever les
obstacles qui dans les plages glacées des mers arctiques s’opposent
à la respiration.
M â c h o i r e s I n f é r i e u r e s .
Les mâchoires inférieures vues par dessous dans leur position
naturelle , retracent la plus grande partie d’un ellipsoïde
fort ouvert. Considérées dans une direction horizontale et
de profil, elles représentent les cordes de l’arc, formé par la
courbure des mâchoires supérieures. Nous avons expliqué
ailleurs la raison de cette structure.
L ’articulation portée fort en arrière, comme dans les oiseaux
et les reptiles, donne, pour la gueule , le maximum de rictus.
Ces mâchoires sont édentées , il n’existe même pas de bord
alvéolaire.
Le canal dentaire est très-ample ; les trous mentonniers,
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CETACES. 73
au nombre de cinq et quelquefois six, sont ouverts dans le
bord supérieur. Le diamètre de ces trous indique assez que
les ramifications du nerf maxillaire inférieur sont très-épaisses.
Aussi le développement excessif des lèvres inférieures qui
s’élèvent à la hauteur de trois à quatre mètres, ainsique leur
épaisseur respective , exigeait, dans ces nerfs , considérés-
comme principes de sensation ou de vitalité, une grande
énergie.
L ’apophyse coronoïde a fort peu d’étendue ; aussi nous avons
observé que les fosses temporales sont très-étroites. La pro-
di gieuse longueur des mandibules et l’insuffisance des muscles,
temporaux destinés à mettre en mouvement des leviers de
cette nature, s’opposent au régime de proie , autant que la
structure des fanons.
La forme des branches est celle d’un cylindre aplati parle
côté intérieur, et terminé du côté inférieur par un bord aigu.
L ’ A t l a s .
L ’atlas n’étant pas soudé aux autres vertèbres paraît accorder
aux baleines une sorte de nutation et de mouvement
dont les autres cétacés ne jouissent pas (i). M. Campera dessiné
deux vertèbres de cette espèce, conservées dans la
collection du musée britannique, et représentées sur la pl.
XXVIII. Les fosses condyliennes sont fort écartées et le trou
pour la moelle épinière est très-ouvert.
(i) Les observations du docteur Albers sur le squelette d’un baleinoptère gibbar,
conservé à Bremen , nous apprennent que toutes les vertèbres cervicales sont mobiles.
On pourrait en conclure que cette structure doit être constante pour toutes
les baleines. Voyez lesGott. Anseigen 1807 f n° 208.
IO