
6 8 OBSERVATIONS ANATOMIQUES
C o r n e t s S u p é r i e u r s .
Les cornets supérieurs et inférieurs sont remplacés par les
poches latérales et membraneuses disposées à droite et à gauche
des narines. Des lames saillantes, dans l’intérieur des fosses
nasales, auraient embarrassé le passage des eaux et la respiration;
en même temps elles n’auraient pu remplir le but
qu’ elles ont dans lesmammifères terrestres. La structure de ces
organes supplétoires étoit parfaitement connue de M. Camper,
et les détails en sont consignés dans ses observations antérieures
àl’année 1772. Au reste la description des narines des cétacés
e t de leurs je t s cl eau par M. Cuvier, mérite d’être consultée
pour l’exposition du mécanisme et des muscles qui servent à
leur contraction.
R o c h e r .
Nous terminons la description des os du crâne par l’explication
du rocher dont il n’a pas été parlé à l’article du temporal;
à le bien considérer, l’organe de l’ouïe ne fait pas une
portion de cet os dans les cétacés, puisqu’il se rapproche autant
de l’occipital, et qu’il reste suspendu, par des ligamens>
dans une voûte formée par la rencontre de ces os.
Deux parties, réellement distinctes , divisent cet organe en
rocher proprement dit, et en Elles sont cachées entre
les grosses tubérosités?«, w. I. k. h du temporal, pi. VIII, fig. 4,
et de l’occipital inférieur : par là elles se trouvent à l’abri de
toute pression.
de prouver qu’il n’existe pas de véritable odorat dans l’eau, et que les fonctions;
du nerf de la première paire sont destinées au sens du goût, les poissons n’avant
pas de nerf grand hypoglosse, et quelques espèces n’ayant point de langue.
SUR LA STRUCTURE ET LE SQUELETTE DES CETACES. 6 9
Le grand développement de la caisse compense le défaut
du pavillon extérieur. Les mammifères terrestres, dont 1 ouïe
doit être renforcée, ont ces mêmes organes, surtout les carnassiers,
et particulièrement le genre chat, les chauve-souris' et
les taupes. Ces dernières privées de pavillon extérieur comme
les cétacés, en avaient particulièrement besoin : et dans les
chauve-souris, où les impressions du son sont renforcées par
uneplus grande complication de l’oreille extérieure, on observe
aussi une caisse relativement très-ample.
Les parois opposées de la caisse ont des épaisseurs differentes,
mais la substance en est très-compacte, excessivement dure et
pesante. Elle se sépare facilement du rocher; de sorte que l’on
n’arrachoit anciennement que cette partie qui long-temps a
passé pour l’organe de l’ouïe complet: on y cherchait en vain le
labyrinthe, mais on croyait y découvrir des vertus médicinales.
La membrane du tympan est tendue entre les deux pro-
longemens qui l’attachent au rocher, comme on peut s’en convaincre
par l’inspection de la fig. 12, pl. IX : les figures et l’explication
en donneront une plus juste idée quetoute dèscription.
Le labyrinthe, avec ses appartenances, est compris dans le
rocher véritable, faisant une portion d’o s, hérissée de pointes
et d’aspérités, telle qu’on la voit fig. 5 et ôdela même planche.
Elles servent d’attache aux ligamens tendineux qui fixent ces
parties dans la voûte occipite-pariétale, fig. 3 de la pl. VIII.
La forme bizarre de cet os, son extrême dureté , rendent la
recherche des canaux demi-circulaires et du limaçon très-
difficile.
Le limaçon est fort grand relativement aux canaux demi-
circulaires. C’est leur extrême petitesse qui a laissé M. Camper