
On trouvera de plus le dessin des mâchoires inférieures,
celui des vertèbres cervicales, de l’épaule, des os du bras
et la description de l’oreille.
C H A P I T R E II.
Sur T Osteologie du crâne des Cachalots.
Le crâna des cachalots présente des formes plus bizarres
encore que celui de la baleine. Il est même douteux que des
yeux exercés à l’étude des os qui composent le crâne d’autres
cétacés en reconnussent l’analogie. En effet, l’ordre des positions
y paraît tellement renversé qu’il faut redoubler d’efforts
pour en débrouiller les rapports, et cette énorme machine ,
évasée dans sa partie supérieure, ressemble bien plus au siège
d’un cabriolet, qu’au crâne d’un mammifère. Rien ne nous
retrace ici l’image d ’une boîte pour le cerveau ; on cherche
en vain les analogues des orbites ou des os de la face. Dans
la plupart des mammifères le crâne est convexe; la boîte
du cerveau se distingue par une élévation, par sa rondeur
par des sutures qui s’engrainent ou se croisent sous différens
angles ; on y découvre au moins quelques traits de conformité
avec le type primitif de l’homme : mais dans le cachalot
cette convexité du crâne est remplacée par une profonde
excavation ;le frontal, l’occipital, lespariétaux, s’élevant
perpendiculairement en forme de théâtre, forment du côté
extérieur une vaste concavité.
Des anomalies aussi étranges ont fait croire que l ’ouverture
de cette concavité était causée par la mutilation du crâne ( i ) ,
mais il suffit de considérer la tête dans sa partie postérieure,
d’enfoncer la main dans le trou occipital, pour se convaincre
qu’il n’y a pas de communication entre la boîte du cerveau
et cette vaste fosse extérieure : on sera frappé en même temps
de la petitesse du cerveau et delà disposition qui règne entre
son développement comparé à celui des os de la face ; on
verra de plus que ce sont les tables extérieures du frontal
et de l’occipital qui, en s’appliquant l’ une contre l’autre par
des sutures écailleuses, s’élèvent à des hauteurs prodigieuses,
tandis que les tables internes, sous forme d’une calotte, défendent
l’organe central des sensations.
Les observations des pêcheurs et des naturalistes sont
d’accord sur le contenu de cette fosse extérieure et si bizarre.
On sait quelle est remplie d’une substance grasse , distribuée
en différentes cellules séparées par des cloisons tendineuses :
on sait aussi que la tête en est couverte jusqu’à l’extrémité
des mâchoires de manière que sa coupe extérieure ressemble
par sa forme à la crosse d’un fusil, en donnant au mufle
une direction presque horizontale.
C’est à travers l’épaisseur de cette substance que se prolongent
les fosses nasales : elles communiquent avec l’air
par une simple ouverture située vers l’extrémité du mufle
(i)L’Histoire naturelle desPoissons,par Bloch,classée par ordre par R. R. C asteI
pourrait contribuer à perpétuer cette erreur. On y dit que le cerveau est partage
en vingt-huit cellules ; que dans quelques cachalots le cerveau est couvert par une
forte membrane , e tc ,, pages 23 et 28 du tome IX,