et d’une qualité inférieure à celles de l’espèce américaine
que je viens de nommer. C’est donc aux
membres des différentes sociétés d’agriculture des
États-Unis, à multiplier les observations et les expériences,
et à suivre en cela l’exemple de nos ancêtres,
à qui nous sommes redevables de cette grande variété
de fruits, aussi salutaires qu’agréables à la vue.
Les Noyers de l’Amérique septentrionale m’ont
paru offrir entr’eux des caractères assez distincts,pour
que je croye devoir les partager en deux sections. Ces
caractères naissent principalement de la différence
des cbâtons qui portent les fleurs mâles, ainsi que de
leur végétation plus ou moins rapide. La première
section sera composée des Noyers à chatons simples
(Pl. I.); et elle comprend seulement deux espèces, le
Juglans nigra et le Juglans cathartica. La deuxième
renfermera les Noyers à chatons ramifiés ( Pl. IV. j ;
et elle sera composée de huit espèces, savoir : les
Juglans olivoeformis; J. amara; J. aquatica; J. to-
mentosa ; J. squamosa ; J. laciniosa ,• J. porcina et
J. mjristicoeformis. Les trois premières espèces de
cette deuxième section, se rapprochent un peu de
ceux de la première, par leurs bourgeons qui sont à
nu etnesontpas recouverts d’écailles. C’est encore à
cause de cela que je les ai placées immédiatement
après, et que j’ai mis à leur tête le J. olivoeformis,
qui par ses nombreuses folioles, a le plus de ressemblance
avec le J. nigra et le J. cathartica, qui
ont aussi leurs bourgeons nus.
Dans tous les États-Unis, on donne aux Noyers de
n o y e r s . H P
la deuxième section le nom général d Hickery 1,
et cela est fondé principalement sur certaines propriétés
de leur bois, qui quoique modifiées suivant
les espèces., s’y trouvent réunies à un plus haut degré
que dans tout autre arbre, soit d’Amérique, soit
d’Europe. Ces espèces ont encore beaucoup de
ressemblance, tant par leur port que par leurs
feuilles, dont les folioles dans toutes, diffèrent par
le nombre et par la grandeur. A ces causes de confusions
se réunit celle qui est produite par les fruits,
dont les formes varient à l ’extrême dans les mêmes
espèces; tellement que lorsqu’on les voit* séparément,
on croiroit quelles appartiennent à des espèces
étrangères. Ce n’est donc pas entièrement d après
des différences aussi notables, qu’on doit en établir
la distinction. Il faut surtout encore qu’elle
soit fondée sur l’examen des jeunes pousses de
l’année précédente, des bourgeons et des chatons ;
car ce n’est que par une observation constante, faite
pendant tout le cours d’un été dans les forêts de ces
contrées, que je suis parvenu à distinguer aisement
ce qui n’étoit que de simples variétés, davec
de véritables espèces. M. Delile , de l’Institut d L-
gypte, alors dans les États-Unis, a pris une part
active aux recherches que j’ai faites à cette occasion,
étant journellement avec moi dans les bois; et nos
observations ont eu, je crois, pour résultats, ce quon
doit attendre de beaucoup de persévérance.
1 Mot dont je n’ai pu connoitre la signification, et qui est probablement
d’origine indienne.