cette raison que dans beaucoup de maisons on fait
usage de garde-feux ; précaution très-sage , dans
un pays où tous les planchers des édifices sont, en
boist
Parmi les usages variés auxquels j’ai dit que le
bois des Noyers Hickerys étoit employé dans les Etats-
Unis, il en est deux q u i, réunis à la lenteur de leur
croissance , doivent principalement accélérer la destruction
de ces arbres, savoir , la coupe des jeunes
brins destinés à faire des cercles , et celle des arbres
à haute tige pour le bois de chauffage. Ces considérations
, indépendamment d’une infinité d’autres
causes concomitantes qui tendent toutes à la rapide
destruction des forêts de .cette partie du Nouveau-
Monde, me font croire qu’avant cinquante ans , elles
ne pourront fournir la dixième partie des cercles né-
-cessaires aux besoins du commerce : ces* motifs sont
assez puissans, pour engager les personnes qui, dans
ce pays, ont le bon esprit de conserver leur bois et qui
désirent d’en augmenter la valeur, à y multiplier les
espèces les plus précieuses, et notamment les Noyers
Hickerys. Elles parviendront aisement à ce but , ,en
faisant enterrer chaque printemps des noix qu elles
auroient préalablement fait germer dans des caisses
remplies de terre, conservées dans la cave, et maiiç
tenues à l’état de fraîcheur; par ce moyen très-simple,
-la réussite en seroit assurée. Je pense meme, qu il se-
,roit avantageux d’en planter une plus grande quantité
que l’espace du terrein ne sembleroit le comporter;
cari lorsque les jeunes arbres auroient acquis près
S U R L E S N O Y E R S . 2 2 1
d’un pouce de diamètre , on en coupcroit une partie
pour faire des cercles, et le surplus donneroit du
bois de chauffage , ou servirait aux divers usages auxquels
le bois de ces sortes de Noyers est le plus
propre.
On'1 a dû voir par ce qui a ete dit précédemment,
que si le bois de tous les Noyers Hickerys a des défauts
: essentiels, il a aussi des propriétés fort remarquables
qui les compensent, et qui le font rechercher dans
les arts. Je pense donc que ces arbres méritent 1 attention
des Européens, surtout comme pouvant
fournir un excellent combustible ; et quoique, leur
croissance soit très-lente dans les premières années,
il conviendrait néanmoins de les faire entrer dans
la composition de nos forêts ; mais-je doute, qu on
puisse jamais y parvenir,: si on enterre dans,les bois
leè noix elles-mêmes , car cet arbre meine tres-jeune-,
né souffre que difficilement la transplantation, 1 expérience
ayant appris que quoique dans; les quatre
-premières années, les jeunes brins aient à peine
acquis 6 millimètres ( 3 lignes ) de diamètre , sur
34 centimètres (18 pouces) de hauteur, si on cherche
à les déraciner, . on trouve qu’ils ont déjà des pivots
de 1 mètre (3 pieds) de longueur, sans le moindre
chevelu; c’est ce qui fait que de plus cent mille
jeunes plants, qui sont provenus d’une grande quantité
de noix que j’ai envoyées en France pendant mes
différens voyages en Amérique, on ne Voit presque
nulle part de ces Noyers, parce que tous ces plants
périssent ou languissent lorsqu’on les transplante