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dans d’autres ports de mer situés plus au nord. 11 y est
aussi recherché pour faire les planchers des maisons.
L e bois du P in u s australis contracte quelquefois
une couleur rougeâtre, due à la nature du sol où il
croît ; ce qui lu i a fait donner dans les chantiers de
constructions des Etats septentrionaux, le nom de Pin
rouge. On y regarde le bois de cette qualité comme
le meilleur, et beaucoup de constructeurs dans les
Etats-Unis pensent même que les bordages des vaisseaux
qui en sont faits, sont plus durables que ceux
faits en chêne, et moins susceptibles d’être attaqués
par les vers de mer.
Dans la Floride orientale où j ’ai voyagé , le
P in u s australis m’a paru s’élever à une plus grande
hauteur, et il couvre presque toute la surface du
pays. C ’est la seule espèce de Pin des Etats méridionaux,
qui soit exportée en Angleterre et aux colonies
des Indes occidentales. Un grand nombre de
petits bâtimens sont constamment employés à ce
commerce, surtout de Wilmington dans la Caroline
du nord, et de Savanah en Géorgie. Les bois
destinés pour les colonies occidentales, sont débités
en planches et pièces de toute épaisseur, soit pour
la bâtisse des maisons, soit pour la construction des
vaisseaux.' Ceux qu’on expédie pour l ’Angleterre y
arrivent sous la forme de madriers de 6 à 10 mètres
{ i 5 à 3o pieds ) de long sur 3o à 6o centimètres
( io à 20 pouces J de diamètre : on leur donne dans
le pays le nom de ranging timbers, et le prix varie
de 8 à io dollars [ 4° à 5o fr.) les ioo pieds cubes.
p i n us a u s t r a l i s . yi
C ’est à Liverpoo l que se rendent là plupart des na-
vires qui en sont chargés; L ’on dit que ces madriers
sont employés à la construction des vaisseaux, et
servent «aussi à celle des bassins dits W e t - Docks.
On leur donne le nom de Georgia p itch p in e , pin à
goudron de Géorg ie , et cette qualité de bois de pin
se vend toujours de vingt-cinq à trente pour cent plus
cher que celle de toute les autres espèces qu’on importe
des autres parties de l ’Amérique septentrionale.
D’après les usages variés auxquels on a- vu que le
bois du P in u s australis êtoit appliqué, non-seulement
dans les pays où il c ro ît , mais encore aux colonies
des Indes occidentales et en E u ro p e , on peut
juger combien la consommation doit en être considérable.
Cependant à ces causes de destruction,
utile à la société, il vient de s’en réunir une autre
infiniment désastreuse , et ;q laquel le il paroît impossible
de remédier. On a remarqué depuis l ’an i 8o4
que des.cantons fort étendus, et couverts des plus
beaux P i n s , n offrent plus que des arbres morts.
J’avois-déjà observé en 1802 le même phénomène
sur le Pinu s mitis dans l ’Etat de Tennesséè. C e
fléau, qui se fait sentir dans les belles forêts de
P in ü s tylvestris f s c o th jir ) qui peuplent le nord de
l ’Europe , est produit par des essaims- d ’insectes,
dont les uns se logent dans la maîtresse pousse ou
la flèche, et les autres s’introduisent sous l’écoree
pénètrent dans le corps de l’a rb re , et le font périr
dans le cours de la même année.
Les services qu’on retire du P in u s australis ne se