metres-Ç18 à 2opouces) de diamètre. Je me ressouviens
cependant d’avoir vu des individus d’une .plus
grande dimension, près de Lexington en Kentucky;
mais cela tient à 1 extrême fertilité de ces contrées ,
et cet accroissement n est pas ordinaire, tant pour
cet arbre que pour beaucoup d’autres, en-deçà des
Monts-AUeghanys. Le Juglans tomentosa est néanmoins,
de tous les Noyers Hickerys, celui qui paroît.
être le plus susceptible de croître dans des terreins
de médiocre qualité ; car , quoiqu il soit d’une mauvaise
apparence, et en quelque sorte rabougri, il
fait partie des forêts dégradées et appauvries, qui
occupent les terreins maigres et graveleux de la plus
grande partie de la Basse-Virginie.
Dans cette espèce, les bourgeons sont gros, courts,,
d’un gris blanc et très-durs, ce qui suffit en hiver
pour la faire reconnoitre, et c’est même à cette époque
de l’année où les feuilles sont tombées," le seul
caractère auquel on puisse alors s’attacher dans les
individus qui sont au-dessus de 2 à 3 mètres ("8 à 10
pieds) de haut. Dans les premiers jours de mai, les
bourgeons grossissent beaucoup , les écailles) extérieures
tombent et les internes persistent; enfin
celles-ci se séparent et laissent apercevoir les jeunes
feuilles qui grandissent si rapidement, que je les ai
vu acquérir 5o centimètres (20 pouces) en dix-huit
jours : chacune d’elle est composée de quatre paires
de folioles sessiles et terminées par ime impaire.
Ces folioles longues de 16 à 22 centimètres f6 à 8
pouces ) de forme ovale - acuminée , légèrement
dentées dans leur contour, sont odorantes, assez
épaisses , très - velues inférieurement, ainsi que
le pétiole commun auquel elles sont fixées. Dès les
premiers froids, les feuilles de cette espèce d’flickery
deviennent d’un beau jaune , et tombent peu de
temps après» Les fleurs mâles, disposées sur des chatons
longs de 16 à 20 centimètres (6 à 8 pouces),
velus, flexibles et pendans, sont réunis trois à trois
sur un pédicule commun, et attachés aux aiselles
des premières feuilles des pousses de l’année, aux
extrémités desquelles sont situées les fleurs femelles,
qui sont peu apparentes et d’un rose pâle.
Les fruits du Juglans tomentosa, sont à maturité
vers le 15 novembre, ils sont odorans, sessiles ou très-
rarement pédonculés; le plus souvent réunis deux à
deux. Sous le rapport de la forme et de la grosseur, ils
offrent des différences très-remarquables : dans quelques
arbres, ces fruits sont parfaitement ronds avec
des sutures rentraptes ; chez d’autres, ils sont très-
allongés avec des sutures sortantes ou anguleuses, les
uns ont plus de 6 centimètres (2 pouces) de longueur
sur 24 à 3o millimètres f 12 a i 5 lignes ) de diamètre,
d’aütres ont moins de moitié de cette grosseur.
Le brou qui conserve toujours beaucoup
d’épaisseur, devient dur et ligneux vers l’automne.
A cette époque, il s’ouvre inégalement, et seulement
dans les deux tiers de sâ longueur , pour laisser
échapper la noix. La coquille fort épaisse, légèrement
striée , et d’une extrême dureté , renferme
une amande douce, mais petite et difficile à extraire