des entourages, parce qu’il résiste bien à la pouri-
ture, et qu’il peut rester vingt à vingt-cinq ans en
terre sans s’altérer. Quelques personnes m’ont assuré
en avoir vu faire de bons moyeux, ce qui dénoterait
encore sa force et sa durée. Tous les cercueils
à Philadelphie sont aussi faits en planches de Noyer
noir.
Le bois de cet arbre est encore employé comme
excellent dans les constructions maritimes; mais il
ne doit être mis en oeuvre que lorsqu’il est bien sec;
alors on assure qu’il est plus durable que le Chêne
blanc. Breckel dans son histoire de la Caroline du
Nord, avance qu’il n’a pas l’inconvénient comme
ce dernier , d’être attaqué par les vers de mer
dans les pays chauds; avantage bien précieux, si
cela est vrai, et qui demande de nouveau à être
confirmé.
Dans les chantiers de constructions navales à Philadelphie
, je l’ai vu fréquemment employer pour
genoux et varangues ; mais à Wheeling, à Marieta,
ainsi qu’à Louisville, petites villes situées sur les
bords de l’Ohio, il constitue une grande partie de la
charpente des vaisseaux qu’on y construit. Sur la
rivière Wabash, on en a fait des canots et des pirogues
qui sont très-estimés, à cause de leur solidité
et de leur durée. Quelques-unes de ces pirogues,
faites d’un seul tronc d’arbre, ont plus de 13 mètres
(4o pieds) de longeur, sur 1 mètre environ ( 2 à 3) de
largeur. Le Noyer noir est donc un arbre précieux,
et c’est avec raison que beaucoup d’habitans ne le
coupent pas, lorsqu’il s’en rencontre dans les nouveaux
défrichemens qu’ils entreprennent.
Le Noyer noir débité en planches, plcincks, de 5
centimètres ( 2 pouces) d’epaisseur, est exporte .en
Angleterre; mais la quantité est peu considérable. Ces
sortes de planches se vendent à Philadelphie à-raison
de quatre cents, environ 20 centimes le pied.
Le brou qui enveloppe la noix, donne une couleur
fort analogue à celui que fournit notre Noyer
d’Europe. On s’en sert dans les campagnes, pour
teindre les étoffes de laine.
Cet arbre a été depuis long-temps introduit en
France et en Angleterre, dans les jardins des amateurs
de cultures étrangères. Il réussit très-bien et
donne abondamment des fruits. Quoiqu’il diffère
beaucoup du Noyer d’Europe , néanmoins de toutes
les espèces de l’Amérique septentrionale, c’est celle qui
a le plus de ressemblance avec lui. Si nous comparons
donc ces deux espèces sous les différens degrés d’utilité
que l’une et l’autre présentent aux arts et au
commerce, nous trouverons que le bois du Noyer
noir est plus compact, plus pesant, qu’il est doué
de beaucoup plus de force , et qu’il est susceptible
de prendre un plus beau poli; enfin , quil nest pas
sujet à être attaqué par les vers; propriétés, qui
comme nous l’avons vu précédemment, le rendent,
propre non-seulement aux mêmes usages que celui
que nous possédons, mais encore aux grandes constructions.
Je pense également que par ces memes
considérations, cet arbre conviendrait parfaitement