régularité avec laquelle le Pinus toeda et le Pinus
mitis sont soumis pour leur croissance à l’influence
du sol ; car selon les variations qu’il éprouve, même
dans l’intervalle de 4 à 5 milles , l’un ou l’autre de
ces Pins paroît ou disparoit entièrement.
Dans la même partie de la basse Virginie, cet arbre
s’empare encore exclusivement des terres dont
l ’infertilité a fait abandonner la culture, de manière
qu’en voyageant à travers ces contrées, on rencontre
fréquemment au milieu des forêts de Chênes et autres
arbres à feuilles tombantes, des espaces de 35 à 70
hectares (100 à20oarpens) couverts uniquement
de jeunes Pinus toeda de la plus belle venue.
Dans les Etats méridionaux, cette espèce de Pin,
qui est la plus commune après le Pinus australis,
ne croît au contraire que dans les cantons qui avoi-
sinent les rivières , ou qui sont traversés par les
creeks, dont le sol est assez productif et susceptible
de s’améliorer ; tel est le terrein qui entoure la ville
de Charleston, dans la Caroline du sud, à une distance
de 5 à 6 milles, qui est, en grande partie,
couvert de Pinus toeda. On voit encore souvent cet
arbre le long des swamps étroits qui coupent en tous
sens les landes, Pines barrens, et qui sont remplies
de Laurus caroliniensis , Magnolia glauca, Gor-
donia lasyanthus, etc.
Les feuilles du Pinus toeda sont fines , d’un vert
clair et longues d’environ 16 centimètres ("6 pouces);
elles sont réunies trois à trois dans la même gaine ,
et quelquefois au nombre de quatre dans la maîtresse
pousse des jeunes individus les plus vigoureux.
Ce Pin fleurit en Caroline dans les premiers jours
d’avril. Ses chatons ont près de 3 centimètres ( un
pouce) de longueur, et sont, comme ceux du P i nus
australis recourbés en différens sens les uns sur
les autres. Ses cônes, longs d’environ 11 centimètres
( 4 pouces) armés de fortes pointes, présentent
la forme d’une pyramide allongée, et, après leur
ouverture, celle d’un rhombe plus ou moins parfait 5
ils laissent échapper leur graine la même année.
Le Pinus toeda s’élève à plus de 25 mètres ( 80
pieds) sur 8 à 10 décimètres (2 à 3 pieds) de diamètre ,
et sa cime est très-large. Ceux de ces arbres qui m’ont
paru le plus élevés sur une moindre grosseur, croissent
à peu de distance de Richemond, dans un terrein
léger et assez aride. On auroit pu tirer de plusieurs
individus que j’y ai observes , des cylindres tres-
réguliers de 3o à 4® centimètres? ( 12 à i 5 pouces)
de diamètre sur 16 à 17 mètres ( 5o pieds) de longueur,
et sans aucune apparence de nceuds.
Le Pinus serotina et le Pinus rigida sont, comme
je l’airemarqué , très-chargés d’aubier, mais le P i nus
toeda va!& paru l’être encore davantage. J ai toujours
vu avec surprise que des arbres de. 7 décimètres
( 3o pouces )- de diamètre, à 1 mètre ( 3 pieds )
de terre, avoient 5 à 6 décimètres ( 20 à 24 pouces )
d’aubier, et je n’ai jamais trouvé dans dès individus
d’environ 3 décimètres ( un pied ) de grosseur, et
de 10 à 11 mètres ( 3o à 35 pieds) de haut,.plus