une plus grande quantité de térébenthine a le temps
de se coaguler et de rester sur la surface de la plaie,
avant d’arriver à sa destination.
Les pluies continues pendant plusieurs jours, en
humectant les bords de la plaie, en obstruent en
partie les pores, ce qui oblige, dans ce cas, de.
les raviver plus fréquemment ; aussi remarque-t-on
que la récolte est toujours moins abondante, lorsque
les années sont pluvieuses, et les étés moins chauds
que de coutume. Le bord supérieur de la plaie est
horizontal tant qu il est a la portée de 1 ouvrier ■
mais lorsque celui-ci ne peutplusy atteindre que difficilement,
il a la forme d’un triangle à sommet renversé
: c’est ce qui arrive ordinairement la cinquième"
ou la sixième année , laps de temps après lequel on
abandonne les arbres. La plaie se cicatrise sur les
bords, mais fccorce ne recouvre jamais la partie
dénudée, de manière à ce quelle puisse être retravaillée
par la suite.
On estime que deux cent cinquante boites produisent
à peu près un baril du poids de i55 kilogrammes
[ 320.liv. ) que chaque baril doit avoir dans
le commerce. Quelques habitans donnent à un nègre
quatre mille ou quatre mille cinq cents arbres chargés
dune boite à soigner; d’autres seulement trois
mille ; mais à la vérité cette dernière tâche est con-s
sidérée comme facile à remplir. On considère en
général que trois mille arbres rendent, année commune,
soixante-quinze barils de térébenthine et vingt-
cinq de ratissage, scraping; ce.qui paroit indiquer
qu’on vide les boites cinq à six fois dans le cours
de la saison.
Le baril de térébenthine, dite purè dipinga se
vendoit 3 dollars [ i 5.fr. 'jS c.J^au mois de novembre
1807, à Wilmington dans la Caroline du
nord, et celui de scraping vingt-cinq pour cent de
moins. Le ratissage ou scraping, est cette portion de
térébenthine qui se durcit et sê fige avant d’arriver
à la boîte , et forme une couche épaisse qu’on enlève
dans le cours de l’automne, en y ajoutant le
dernier produit de la récolte de la térébenthine*,
pure diping.
La térébenthine est exportée dansées Etats du
Nord et en Angleterre. Cette exportation a été ,
en 1804, de 77,827 barils ( environ 240 mille
quintaux). En temps de paix, il en vient ‘même
à Paris, où elle est connuê sous le nom de térébenthine
de Boston., quoique le pays d’où on la
tire soit éloigné de cette ville de prèsale 1800 kilomètres
( 4oo lieues). Dans tous les Etats-Unis on
s’en sert pour faire le savon , dont la couleur est
jaune et qui est de bonne qualité. L ’Angleterre en
consomme une très-grande quantité'; Car, d’après un
exposé officiel des marchandises importées des Etats-
Unis dans le cours de .1807, e^e en a reéu pour la
somme de 465,828 piastres^ 2,445,597 francs). 11 en
est arrivé dans le seul port de Liverpooh; en i 8o5,
40,294 barils, et en 1807 , 18,924. Elle s’y vendoit
au mois d’août 1807,i 5 francs le quintal, et en 1808,
après la mise de l’embargo sur les navires américains,