bornent pas à son bois ; on en extrait , la presque
totalité des substances résineuses qui servent à la
construction des nombreux vaisseaux des États-Unis.,
et forment en outre une branche importante de coml
merce avec les colonies des Indes occidentales et
l’Angleterre. Sous ce rapport, il n’existe aucune autre
espèce dans ce pays qui puisse y suppléer; car,celles
qui seroient susceptibles de de faire, sont ou disséminées
dans les bois, ou situées dans des lieux peu
accessibles,;-ou, enfin, resserrées dans des cantons
trop peu étendus ou trop éloignés , pour qu’on
puisse en obtenir de grandes quantités; et pour ne
citer qu’un seul exemple , lors des premiers établis-
semens dans les Etats septentrionaux, les -terrains
qui étoient couverts de Pinus rigida, furent presque
épuisés au bout de vingt-cinq à trente ans, et depuis
plus d’un demi-siècle le nombre des arbres de cette
espèce y est tellement diminué, qu’on ne peut plus
maintenant les exploiter sous le rapport des produits
résineux.
Malgré que les landes américaines , Pine Barrens,
soient d’une étendue très-considérable, et qu’elles
soient couvertes des plus beaux Pins, elles ne sont
cependant pas toutes exploitées, soit par le défaut
de communication avec les ports de mer, soit par
l’éloignement des rivières qui les traversent, ou parce
qu’on n’a pas encore ouvert de chemins pour y former
des établissemens agricoles, attendu l’extrême
pauvreté du sol. On faisoit autrefois du goudron dans
toute l’étendue des basses Carolines, de la basse
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Géorgie et des Florides ; car on trouve partout des
vestiges de tertres qui ont servi à la combustion des
bois résineux; mais aujourd’hui cette branche d’industrie
est, pour ainsi dire, bornée à la partie inférieure
de la Caroline septentrionale, où l'on fabrique
la presque totalité du goudron et de la térébenthine
qui s’exporte de Wilmington , tant pour les autres
ports des États-Unis, que pour les colonies occidentales
et la Grande-Bretagne.
Les produits résineux que fournit le Pinus australis
sont au nombre de six; savoir : la térébenthine ,
turpentine $ la raclure ou le ratissage , scraping ,■
l ’esprit de térébenthine, spirit o f turpentine ; Ta
résine , rosin ; le goudron , tar ; et le b ra y ,
pitch. Les deux premiers sont introduits dans le
commerce tels que la nature les donne, et le| autres
, sont le résultat de préparations pour lesquelles
on emploie l’action du feu. Je vais entrer, relativement
à ©es différens produits, dans quelques détails
qui y sont particulièrement relatifs.
La -térébenthine est la séve elle-même, obtenue
par une incision pratiquée au corps de l’arbre. Comme
c est a la mi-mars qu elle commence à circuler , c’est
aussi à cette époque que l’on en commence la récolte,
qui est d’autant plus abondante que les chaleurs
deviennent plus fortes, de manière que les mois
de juillet et d’août sont les plus productifs. Vers le
mois d’octobre où la circulation commence à se ralentir,
on cesse aussi la récolte , et l ’on attend le retour
du printemps pour en faire une nouvelle. Quoi-
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