diatement au-delà de Raleigh, on lé voit presque
seul en possession du so l, et lorsqu’on le rencontre
de nouveau avec ces mêmes espèces de pins, ce n’est
jamais que sur les bords des marais fsvvamps) , qui
sont enclavés dans les landes. Ces dernières espèces,
au surplus, sont à peine dans la proportion d’un à
cent avec le Pinus australis, lequel, à cette exception
près, forme cette masse non interrompue de
forêts, qui couvre la vaste étendue de pays comprise
entre les points que je viens d’indiquer. Il y a
néanmoins quelques cantons entre Fayetteville et
Wilmington , dans la Caroline du Nord , où le
Quercus catesboei se trouve disséminé dans les landes,
et c’est le seul arbre qui puisse, comme l’espèce
que nous décrivons, s’accommoder d’un terrain aussi
aride.
La hauteur moyenne du Pinus australis est d’en viron
20 à 24 mètres ( 60 à 70 pieds J sur l\0 centimètres
( i 5 à 18 pouces) de diamètre, et sa grosseur
est uniforme dans les deux tiers de son élévation.
Quelques individus parviennent à de plus grandes
dimensions j mais cela tient aux localités, ainsi que
j ’aurai occasion de le faire remarquer dans la suite
de cet article. L’écorce du Pinus australis ,est peu
fendillée , et l’épiderme s’en détache en feuillets
minces et transparens. Ses feuilles au nombre de
trois dans la .même gaine, longues d’environ 33 centimètres
f 1 pied), d’un beau v e r t, sont luisantes
et réunies en paquets à l’extrémité des branches.
Elles sont plus longues et beaucoup plus nombreuses
dans les jeunes arbres ÿ et c’est à cause de cela que
les nègres les coupent souvent par le pied, et s’en
servent comme de balais. Ses bourgeons sont très-
gros, blancs , frisés, et non résineux.
Le Pinus australis fleurit au mois d’avril ; ses
fleurs mâles présentent une masse de chatons diver-
gens de couleur violette , et longs de-près de 5 centimètres
( 2 pouces ). A l’époque de leur dessication,
ils laissent échapper une grande quantité de païen
ou de poussière jaunâtre , qui, emportée au loin par
les vents, couvre momentanément la surface de la
terre et des eaux. Ses cônes, armés de pointes fines,
courtes et recourbées en arrière, sont très-volumineux,
ayant 20 centimètres«/ 7 à 8 pouces) de lar-^
geur sur 10 centimètres ( 4 pouces ) de diamètre
après qu’ils sont ouverts. Dans les années où cet
arbre porte fruit, ils sont à maturité vers le, i 5 octobre
, et ils laissent échapper leurs graines dans le
courant du même mois. L’amande, d’un goût assez
agréable, est enfermée dans une coque mince et de
couleur blanche, tandis qu’elle est noire dans toutes
les autres espèces de pins de l’Amérique septentrionale
j elle est surmontée d’une aile membraneuse.
Dans certaines années, les graines sont extrêmement
abondantes, et elles sont avidemment recherchées
par les dindons sauvages , les écureuils, et même par
les cochons qui vivent presque toujours dans les bois.
Lorsqu’au contraire ce ne sont pas des années à fruit,
on parcourroit en vain des centaines de milles de
forêts composées uniquement de cette espèce d’arbre,