zeux, friable et si peu substantiel que cet arbre, qui
les couvre exclusivement, né s’élève pas au-dessus
de 4 à 5 mètres ( 12 à i 5 pieds); ses branches menues
et chargées de petits cônes annoncent encore
son épuisement.
Les chaînons successifs qui composent les Allégha-
nys et qui traversent la Pensylvanie et la Virginie,
dans une etendue de plusieurs centaines de milles,
en sont parfois couverts 5 c’est ce que j ’ai eu l’occasion
de remarquer plusieurs fois, dans mon voyage de
Philadelphie à Pittsburgh sur l’Ohio, et notamment
en traversant les South mountams, sur le chaînon
désigné sous le nom de Sadle H ill, à 3o milles de
Bedfort. Sur ces mpntagnes, dont le sol est un peu
moins mauvais , et qui est composé d’argile et de
beaucoup de pierres , le Pinus rigida vient à
10 à 12 mètres ( 3o à 35 pieds ) de hauteur, sur 3
à 4 décimètres ( 1 2 a i 5 pouces) de diamètre ; dimensions
beaucoup plus grandes que celles des
diverses espèces de chênes avec lesquelles il se
trouve.
On le rencontre encore fréquemment dans la partie
basse du New-Jersey, de la Pensylvanie et du
Maryland, mais dans des sites tout opposés.. Ainsi,
dans tous les grands swamps ou marais remplis de
Cupressus thujoides, qui sont constamment vaseux
ou couverts d’eau, il se trouve des Pinus rigida
qui surpassent les autres arbres en' élévation et en
grosseur : ils ont environ 20 à 25 mètres (70 à 80
pieds) de hauteur, sur 6 à 7 décimètres (20 à 28
pouces) de diamètre. Cet arbre résiste aussi assez
long-temps à l ’action des eaux de la mer q u i, dans
les fortes marées , couvrent les prairies salées !) au
milieu desquelles il croît quelquefois, et où il est
seul de son espèce.
Les bourgeons du Pinus rigida sont toujours résineux
, et ses feuilles., réunies au nombre de trois
dans la même gaine, ont depuis 3 jusqu’à 18 centimètres
( 1 pouce et demi jusqu’à 7 pouces) de longueur,
selon qu’il croît dans des lieux très-secs ou
très-humides. Ses chatons, disposés comme dans le
Pinus serotina, sont droits et longs d’environ 3 centimètres
0 1 pouce)r. Ses cônes varient également en
grosseur, suivant les localités, depuis un peu moins
de 3 centimètres ( 1 pouces), jusqu’à 5 centimètres
( 3 pouces et demi ) de longueur ; leur forme est pyramidale,
et chaque écaille est armée d’une pointe
aigiie et longue d’environ 4 millimètres Ç 2 lignes).
Lorsque le Pinus rigida croît en grande massé, soit
sur les montagnes,• soit dans les marais, ses cônes
sont disséminés et placés un à un sur les branches ,
et, comme je m’en suis assuré par des observations
constantes, ils s’ouvrent pour laisser échapper leurs
graines à l’automne de la même année qu’ils sont
arrivés à maturité; mais lorsqu’au contraire, ces arbres
sont isolés et exposés à être battus parles vents,
ils sont rabougris, et les cônes sont ramassés au
nombre, de quatre à cinq, et même en plus grand
nombre sur une seule branche. Alors ils restent plusieurs
années sans s’ouvrir. Cette observation rela