seulement sont employés dans les constructions civiles
et maritimes. Ce rapprochement est, comme
on le voit, très-favorable à l’Amérique, et pourroit
même faire concevoir une trop haute opinion des
arbres forestiers de cette partie du monde. Je dois
prémunir ici le pu blic, d’une manière générale ,
en me réservant de faire connoitre fidèlement, dans
la suite de cet ouvrage , les seules espèces que je
crois utile de propager pour l’amélioration des forêts
en Europe, ainsi que celles qui n’offrent d’autre
intérêt que celui d’embellir les parcs et les jardins,
en augmentant le nombre des variétés qu’on se plaît
à y rassembler.
Pour réunir le grand nombre d’observations et
prendre les informations indispensables pour le travail
que je voulois exécuter, j’ai dû entreprendre de
nouveaux voyages dans les différens états de l’Union.
A partir du District de Maine, où l’on éprouve en
hiver des froids aussi longs et aussi rigoureux qu’en
Suède, quoiqu’il soit situé dix degrés plus au midi ,
j’ai traversé tous les Etats Atlantiques jusqu’en Géorgie,
où la chaleur est, pendant six mois de l’année,
aussi forte que dans les colonies des Indes occidentales.
J’ai parcouru ainsi une étendue de 2222 kilomètres
[cinq cents lieues } du nord-est ausud-ouest?
et j’ai fait, en outre, cinq autres voyages dans l’intérieur
du pays. Le premier le long des rivières Ken-
nebeck et Sandy, en passant par Hollowell, Wens-
low, Noridgewak et Fermington ; le second, de
Boston au lac Champlain, en traversant les Etats de
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New-Hampshire et de Vermont ; lë troisième, de
New-York aux lacs Erié et Ontario ; le quatrième,
de Philadelphie aux bords des rivières Monongahela,
Alléghâny et Ohio; et le cinquième enfin, de Char-
leston dans la Caroline du Sud aux sources des rivières
Savannah et Oconee.
Dans mon premier voyage le long des côtes de
l’Océan, je me suis arrêté dans les principaux Ports
de mer pour y visiter les chantiers de constructions
maritimes , et, en général, tous les ateliers où l’on
s’occupe du travail des bois. Je me suis appliqué à
consulter les ouvriers les plus habiles, nés dans le
pays, et surtout ceux venus d’Europe; j’ai comparé
les opinions des uns et des autres , et j’ai
eu le bonheur de rassembler de nombreux docu-
mens que je crois assez exacts. J’y suis parvenu au
moyen d’une série de questions rédigées à l ’avance
pour chacun des métiers sur lesquels je me proposois
d’obtenir desrenseignemens dans toutes les villes par
où je devois passer. Je ferai connoître les arbres dont
les bois sont l’objet d’un commerce d’échange entré
les Etats du Centre, du Midi et du Nord, ceux qui
sont exportés des différentes parties de l’Union aux
Indes occidentales et en Angleterre, ainsi que les
contrées de l’intérieur du pays , d’où on les tire, ët
les Ports de.mer où on les amène pour les exporter.
J’indiquerai les différens bois qu’on apporte dans les
villes comme combustibles, et qu’on présente aux
consommateurs, séparés ou mêlés suivant leurs qualités
respectives. D’autres objets assez importans ont