rasser entièrement le Pinus mitis de son aubier, qui
se pourrit très-promptement, attention qu’on n’a pas
toujours , afin de gagner de la largeur sur les planches,
et surtout dans le voisinage des ports de mer,
où il,commence à devenir rare, par la grande consommation
qui s’en fait journellement.
Les constructions navales, particulièrement dans
les ports de Philadelphie ; de New-York et de Baltimore
, en consomment une très-grande quantité :
le pont, les mâts de hunes, les beams et la menuiserie
de la cabane , sont le plus souvent de ce bois,
qui est reconnu pour être le plus durable, après celui
du Pinus australis. Le Pinus mitis qui vient du bas
Jersey et du Eastern-Shore est de meilleure qualité ,
et on le préfère toujours à celui qui descend du haut
de la rivière Delaware, dont le bois n’est pas aussi
compacte et aussi fort, en même-temps que le grain
en est plus grossier; différence qui provient évide-
demment de la nature du sol de ces derniers pays,
qui est moins aride et moins mauvais.,
Le Pinus mitis débité en madriers ou en planches-
de 2 à 4 centimètres ( i à 2 I pouces ) d’épaisseur,
forme un article considérable d’exportation pour les
colonies occidentales et l’Angleterre. Dans les prix
courans de, Liverpool, il est désigné sous le nom de
New-York P in e ; dans.ceux de la Jamaïque, sous
celui de Yellow Pine ; et dans ces deux places, il
est toujours vendu à un prix inférieur à celui du
Pinus australis des Etats méridionaux, mais à un
taux plus élevé que celui du Pinus strobus. ,
Quoique cet arbre soit assez résineux pour donner
de la thérébentine et du goudron, néanmoins on ne
l ’exploite pas sous ce rapport, ce qui entraineroit un
travail long et difficile, parce que , comme nous l’avons
remarqué , le Pinus mitis est toujours mêlé
avec les autres arbres dans les forêts. Mais d’après
les différens avantages que présente son bois, il
est incontestablement, après le Pinus rubra, l’espèce
la- plus intéressante à cultiver dans le milieu
et le nord de l’Europe. Je ne puis donc partager
l’opinion de Sir A. B. Lambert, qui commence sa
description latine par ces mots : Arbor medio-
cris , e tc., et qui ajoute ensuite « que cet arbre
ne s’élève qu’à vingt ou trente pieds, que son bois
est spongieux et de peu de durée ; ce qui le rend impropre
à la bâtisse des maisons ».
P L AN CHE I I I .
Fig. 1 , feuille. Fig. 2 , graine.
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