¡sans trouver un seul cône ; et c’est là probablement
ce qui a fait dire aux François qui tentèrent de
s’établir dans les Florides en 1567 « que les bois
étoient remplis de pins magnifiques, mais qui ne
portoient point de fruit. »
Le Pinus australis est peu chargé d’aubier; sur
plusieurs arbres de 4<> centimètres ( i 5 pouces ) de
diamètre, que j’ai mesurés à i mètre f 3 pieds ) de
terre, je n’en ai trouvé que 6 centimètres f 2 pouces
et demi) sur 24 centimètres ( 10 pouces) de coeur;
et c’est parce qu il. jouit de cette propriété, qu’on en
exploite une si grande quantité de cette grosseur ,
et c’est également par cette raison, que, dans le commerce
d’exportation qui s’en fait, on ne reçoit aucune
pièce qui n’ait au moins 24 centimètres f ïo
poueès ) d’équarissage sans aubier. Lorsque cet arbre
est parvenu à son entier développement, Ses couches
concentriques sont très-rapprochées, espacées également,
et la matière résineuse y est assez abondante
et répandue d’une manière plus uniforme que
dans les autres espèces du même genre; c’est par
cette raison que le bois du Pinus australis a plus*
de force, et qu’il est plus compacté et plus durable :
il a d’ailleurs le grain fin et serré, et est susceptible
de bien se polir. Ces divers avantages le font préférer
dans les États-Unis à tous les autres pins, toutes les
fois qu’on peut se le procurer. Cependant ces qualités
éprouvent des modifications selon la nature du
sol où il croît; ainsi dans les cantons qui avoisinent
le bord de la mer, dont le terrain n’est qu’un sable
quartzeux couvert d’une couche très-mince de terre
végétale ,■ ce pin est plus résineux que lorsque cette
couche a douze centimètres ( 5 à 6 pouces) d’épaisseur
: de là vient qu’on désigne improprement les
individus qui viennent dans le premier s o l, sous
le nom de Pitch pine, pin à goudron ,, et les. autres
sous' celui de- Yellow p in e , pin jaune, comme si
c’étoit deux espèces différentes.
Le Pinus australis sert à un grand nombre d’usages
dans les Carolines, la Géorgie et.les deux Florides;
lés huit dixièmes des maisons en sont entièrement
construites, à l’exception de la toiture qui est ordinairement
faite en bardeaux de Cupressus clisticha ;
mais dans les campagnes:,. à défaut de ce dernier
bois, on s’en sert aussi pour cet objet, et alors on
est obligé de renouveler les bardeaux après quinze
à dix-huit ans, laps de temps encore très-considérable
dans un pays où les alternatives de la chaleur
et de l’humidité sont extrêmes. On en fait aussi la
clôture des champs cultivés ; ce; qui en consomme
une quantité prodigieuse.
Le Pinus australis est très-employé dans les. cons-1
tractions navales, et c’est de toutes les espèces de pins
la plus estimée pour ce genre de travail. Dans les Etats
méridionaux, la quille, les beams, les bordages et les
chevilles pour les fixer sur les membrures, ainsi que
les mâts, sont tirés de cet arbre. On le préfère, particulièrement
pour le pont, au vrai Pin jaune, Pinus
mitis, et on en exporte,, pour ce seul objet, une
assez grande quantité à Philadelphie, à New-York et