qu’on n’obtienne la térébenthine que pendant le
printemps, l’été et une partie de l’automne, cependant
les travaux qu’occasionne son extraction , occupent
le reste de l’année. Ces travaux consistent à
faire les boites , to box ; à nettoyer la terre autour
des arbres , to rake ; à en entailler, gendging-, à
raviver, to chip y à enlever la térébenthine , to dip ;
enfin à ratisser , to scrape. La première opération ,
celle de faire les boites, a lieu dans les mois de janvier
et de février ; on fait au bas de chaque ai’bre , à
trois ou quatre pouces au-dessus de terre , et préfé-
rablement du côté du midi, une entaille de la contenance
d’environ i litre et demi ( i pinte'et demie );
on la fait, au reste , plus ou moins grande, selon la
grosseur de l’arbre, et assez ordinairement elle occupe
le quart de son diamètre, et dans ceux qui
ont plus de 2 mètres.(6 pieds) de circonférence, on
pratique deux et quelquefois quatre boîtes opposées
l’une à l’autre. C’est dans les mêmes.mois et pendant
le suivant,qu’on nettoie les arbres, c’est-à-dire qu’on
enlève les feuilles et les herbes qui couvrent la surface
du sol autour des pins. Ils se trouvent par ce
moyen à l’abri du feu que les voyageurs, et surtout
les rouliers, mettent inconsidérément dans les bois
lorsqu’ils y couchent ; car la flamme manquant alors
d’aliment, ne peut plus arriver jusqu’à eux, et sans
ce travail indispensable, elle gagneroitles boites déjà
imprégnées de térébenthine, et les détruiroit. Quand
cet accident arrive, malgré les précautions qu’on a
prises, on est forcé de les refaire du côté opposé.
L ’entaillement, gendging ou to nôtch, consiste à
faire à chacun des deux côtés de la boite, et dans
une direction oblique, une gouttière d’environ huit
centimètres [trois pouces )„de longueur 5 elle a pour
objet de conduire dans la boite un surcroît de térébenthine
, et d’y diriger celle qui suinte des bords
latéraux de la plaie qui occupe une plus grande surface
que la boite elle-même.
Dans l’intervalle de temps qui s’écoule depuis
qu’on a commencé à entailler jusqu’à ce que ce travail
soit achevé , et qui est d’environ quinze jours,
les premières boites, sont pleines, et l’on commence
à enlever la térébenthine. On se sert pour cela d’une
spatule de bois, et l’ouvrier vide lç seau qu’il porte
àvec lui dans un tonneau placé à proximité. Pour
augmenter la récolte, on ravive une fois la semaine
le bord supérieur de la plaie, en enlevant l’écorce
et une portion de l’aubier, équivalente à quatre
couches concentriques; car l’on a observé que plus
on multiplie ces ravivemens, plus le produit de l'exsudation
augmente. La térébenthine se récolte ainsi
de trois semaines en trois semaines, espace de temps
nécessaire pour que les boites soient remplies. Celle
qu’on obtient def cette manière est la plus pure et la
meilleure ; elle reçoit le nom de pure diping. Les
ravivemens successifs faits aux bords supérieurs de
la plaie, forment dès la première année, une étendue
d’environ n centimètres [ 1 pied) au-dessus de
la boite, et cette distance augmentant tous les ans,
on est obligé de raviver plus fréquemment; car alors
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