2 0 2 JUGLANS LACINIOSA.
ladelphie, des noix du Jugions laciniosa, mais la
quantité se réduit à quelques minots, et le plus souvent
on les vend mêlées avec celles du Juglans
tomentosa , ressemblant assez à quelques variétés de
cette espèce. Je ne puis considérer le Glocester Hic-
kery, que comme une variété &xl Juglans laciniosa,
car ces deux arbres ont la plus grande analogie
entreux par leur port, leurs jeunes pousses, le
nombre de leurs feuilles, ainsi que par les cbatons
qui portent les fleurs mâles Les noix seules diffèrent
assez essentiellement; celles qui sont produites par
•les Noyers du comté de Glocester en Virginie, sont
d’un tiers plus volumineuses, et leur coquille, de
moitié plus épaisse, a une telle dureté, quelle ne
cède qu’à de forts coups de marteau; enfin leur
teinte est la même que celle des noix du Juglans
tomentosa, ce qui pourroit les faire confondre avec
les plus belles variétés que produit cette espèce.
Le Juglans laciniosa, comme on a pu le voir
par ce qui a été dit précédemment, a beaucoup de
ressemblance avec le Juglans squamosa, et son bois
qui est de la même couleur et de la même texture,
en réunit également les propriétés, outre celles
qui sont particulières aux Noyers Hickerys ; mais
sous le rapport de ses fruits, quoique plus gros, il
lui est inférieur. C’est cette seule considération qui
devra engager les habitans des contrées de l’Ouest,
lorsqu ils feront de nouveaux défriehemens, à laisser
subsister de préférence le vrai Juglans squamosa
lorsque Ces deux espèces se rencontrent sur le même
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terrein. C’est également par cette même considération
, et parce que le Juglans squamosa vient très-
bien dans des terreins moins fertiles et même élevés,
comme je l’ai observé à peu de distance de Brow-
n’sville, située sur la rivière Alléghany, que je pense
qu’on doit l’admettre préférablement aux autres espèces,
dans les forêts européennes.
Remarq. Parmi les arbres étrangers qui se trouvent
dans le jardin impérial du petit Trianon, planté sous
le règne de Louis X V , se trouve un Noyer Hickery
qui fructifie. Je l’ai reconnu pour un Noyer écailleux
à son feuillage et à ses fruits, qui sont en tout
semblables pour la forme et la couleur à ceux du
Juglans squamosa, si ce n ’est qu’ils sont un peu plus
petits dans toute leur dimension. Les figures 1 , 2
et 3 de la Planche VI, peuvent néanmoins en donner
une idée très - exacte. Mais cette espèce en diffère
essentiellement par ses feuilles, qui sont composées
de huit folioles, plus rarement de six, et qui sont
attachées sjir un pétiole sensiblement velu. Ces
folioles ont d’ailleurs la plus grande ressemblance
avec celles du Juglans laciniosa, dont une est représentée
Pl. VII. Je crois qu’on pourroit donner à cette
espèce la dénomination spécifique d’ambigua.
11 est probable que cet arbre provient de noix qui
furent envoyées de quelque partie delà Louisiane,
lorsque cette colonie appartenoit à la France,
Obs. Par la description que je viens de donner
des Noyers à écorce écailleuse, qui comprennent